Nombreux ont dû être les metteurs en scène ayant rêvé, en écoutant Mezzanine ou Protection, d’offrir leurs images aux méandres enfumés de la musique puissamment évocatrice de Massive Attack. Aucun ne les avait convaincus jusqu’alors, mais Besson a réussi, comme il l’avait fait avec Archive pour Michel Vaillant ? le deal a peut-être été directement […]
Nombreux ont dû être les metteurs en scène ayant rêvé, en écoutant Mezzanine ou Protection, d’offrir leurs images aux méandres enfumés de la musique puissamment évocatrice de Massive Attack. Aucun ne les avait convaincus jusqu’alors, mais Besson a réussi, comme il l’avait fait avec Archive pour Michel Vaillant ? le deal a peut-être été directement bouclé avec le fisc britannique. Car Danny the Dog semble avoir été réalisé le cœur et la tête à l’économie, l’inspiration en pilote automatique.
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Pas indigne, mais manquant singulièrement d’investissement et de personnalité, ce pur travail de commande cosigné par 3D et son fidèle producteur Neil Davidge ne devra pas être compté dans la discographie exemplaire du groupe, mais être considéré pour ce qu’il est : une collection assez inégale d’illustrations sonores. Parce que le film est un blockbuster, il aura une BO ad hoc : les crêtes et bosses vertigineuses qui rendent habituellement la musique de Massive Attack si habitée, si indomptable, sont ici quelque peu aplaties par un simplisme parfois rédhibitoire.
Le travail laborantin de 3D, jadis bourré de germes et de virus, est ici plus clinique, tristement propret. Les Bristoliens accumulent régulièrement les arrangements passe-partout, les motifs insipides : ce piège-cliché de la BO dans lequel on ne les imaginait pas se prendre les pieds. Encore en production, le seul morceau chanté de la bande originale, qui invite RZA, n’est pour l’instant même pas inclus au disque. En attendant, c’est seulement lorsque 3D s’attaque à un son plus rauque et brutal (Atta Boy, Simple Rules, On Thought at the Time?) ou lorsqu’il réussit à accoucher de vrais morceaux (Montage) qu’il retrouve un peu de ses couleurs sombres et passionnantes.
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