Sept mois après sa disparition, Darc revient avec un testament bouleversant. Critique et écoute.
Une heure, onze chansons et quatre Variations. Il faut ajouter à cela quatorze titres inachevés, offerts en bonus. Tel est le legs de Daniel Darc. Réalisé comme le précédent par Laurent Marimbert, qui avait pris la précaution de demander à Darc d’enregistrer toutes les voix avant même la mise en place définitive des orchestrations, Chapelle Sixteen sonne ainsi étonnamment abouti.
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On y trouve aussi des choses surprenantes, comme le jazz-funk légèrement free d’Un peu de sang ou la ballade soul chuchotée à la Al Green qu’il s’intitule Que sont devenus les hommes et se termine sur une envolée orchestrale typique des productions noires des années 70. Parmi les morceaux de bravoure, il y a également l’émouvant Des idiots comme moi, où un piano et un discret ensemble à vent accompagnent l’une des mélodies les plus graciles jamais abordées par l’ancien Taxi Girl, qui lui aura ainsi réservé l’un de ses plus grands textes.
Mais dans Chapelle Sixteen, on retient d’emblée “sixteen”, un mot lié à l’adolescence, aux origines de rock aussi (Sweet Little Sixteen de Chuck Berry), qui associé à “Chapelle” semble vouloir faire se confronter les deux vies de Darc. D’ailleurs, l’album contient quelques titres parmi les plus rock du Darc dernière période, même si ce sont les titres les plus recueillis (le très beau Ita beila) qui l’emportent sur toute la longueur de l’album. C’est aussi le disque qui révélera au grand jour un aspect sans doute trop souvent escamoté de la personnalité profonde de Darc : son côté sentimental. Le titre La Dernière Fois, où il fait l’inventaire des filles de sa vie façon litanie des regrets, est à la fois touchant et déchirant, surtout lorsqu’il annonce “Ce n’est pas fini, condamné à vie…”
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