A l’âge rêveur où l’Amérique rimait avec Bibliothèque Verte et western, Ray Willie Hubbard a longtemps alimenté nos frousses secrètes. Son inquiétante silhouette hantait des romans et des films dont on redoutait certains personnages dans Les Chasseurs d’or de James Oliver Curwood, un professeur armé d’une antique pétoire et rendu maboul par la “cabin […]
A l’âge rêveur où l’Amérique rimait avec Bibliothèque Verte et western, Ray Willie Hubbard a longtemps alimenté nos frousses secrètes. Son inquiétante silhouette hantait des romans et des films dont on redoutait certains personnages dans Les Chasseurs d’or de James Oliver Curwood, un professeur armé d’une antique pétoire et rendu maboul par la « cabin fever », ou dans Le Vent de la plaine de John Huston, un cavalier aux neurones grillés brandissant un sabre vengeur. Ce solitaire familier, au regard halluciné, on lui trouva enfin un nom il y a de ça deux printemps, lorsque sortit le fiévreux Loco gringo’s lament. Guitares éloquentes mais jamais péroreuses, voix burinée, taillée dans le cuir dont on relie les vieilles bibles, parfumée à l’alcool de cactus et au crottin de mustang Dust of the chase, chanson spectrale et majestueuse, suffit à asseoir Ray Willie Hubbard à la droite de Sam Peckinpah, entre Billy Joe Shaver et Butch Hancock. Sur Dangerous spirits, les porte-flingues attendent sans illusions que leurs carcasses rejoignent enfin leurs âmes depuis longtemps revolvérisées (The Last younger son), les orchestres country s’offrent des cavalcades en panoramique (The Ballad of the crimson kings) tandis que Tony Joe White et la précieuse Lucinda Williams se penchent sur le berceau de chansons dérobées à un filon aurifère.
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