Depuis une grosse dizaine d’années, Daho a pris ses petites habitudes discographiques. Tous les deux ou trois albums, il restaure de fond en comble son répertoire passé à l’aune de ses dispositions orchestrales du moment puis se lance dans un gros tour de France pour collecter les déclarations d’amour de son public. Daho aime qu’on […]
Depuis une grosse dizaine d’années, Daho a pris ses petites habitudes discographiques. Tous les deux ou trois albums, il restaure de fond en comble son répertoire passé à l’aune de ses dispositions orchestrales du moment puis se lance dans un gros tour de France pour collecter les déclarations d’amour de son public. Daho aime qu’on l’aime et, un brin pornographe, il enregistre tout et consigne ses ébats amoureux dans des albums live, Live Ed, Daholympia et maintenant Daho Live. « Il n’est pas le hasard, il est des rendez-vous, pas de coïncidences… » : naturellement, c’est l’Ouverture de Corps et Armes qui introduit cette réunion de famille. Etienne monte au créneau la voix assurée et confirme immédiatement la métamorphose vocale entamée avec Corps et Armes. Au milieu des piaillements hystériques, il slalome entre ses dernières chansons et les principaux phares de sa discographie revus et corrigés suivant l’humeur (et le son) du moment. Si Saudade et Des attractions désastres ont gardé leur silhouette d’antan, les titres d’Eden ont eux subi une fabuleuse cure d’orchestration. Tombé pour la France flamboie dans sa rythmique electro, Epaule Tattoo et Week-end à Rome filent à l’anglaise dans le registre house tandis que Le Grand Sommeil a été totalement dépouillé de son corsage synthétique. Mais la grande affaire de ce Daho Live se trouve en toute fin de disque, lorsque son égérie Dani le rejoint sur une chanson perdue, composée en 1975 par Gainsbourg. Comme un boomerang ressuscite ici avec Daho dans le rôle du chant masculin. La situation ne manque pas de piquant tant Dani navigue dans les profondeurs des octaves et impose la rugosité de sa voix travaillée au tabac. Reste le texte, Gainsbourgien en diable et virtuose d’une rime nostalgique de Cosmic Strip qui revêt une valeur avant tout symbolique : un ultime cadeau du Serge à la génération pop française des années 80 et une chance inespérée pour Dani de resurgir de l’oubli.
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