Trois albums, un live, une compilation, une collection de remixes : avant Random Access Memories, Daft Punk disposait déjà d’une vaste et solide discographie.
MUSIQUE VOL. I 1993-2005
Le parcours des Daft résumé en une belle brochette de titres audio et vidéo.
PAR PASCAL BERTIN
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De quoi sera fait le futur des Daft Punk ? De cinéma ou de musique ? A défaut de lire dans l’avenir du duo, on trouvera dans cette première anthologie la réponse à une autre question : de quoi a été fait son passé ? Pas toujours pris au sérieux en des temps où la French Touch ne touchait qu’un micro-cercle parisien, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont pourtant formidablement explosé les règles de la musique, victimes d’une image moins cérébrale que celle des hérauts émergents de leur époque (Radiohead, Björk ou Massive Attack) : Daft Punk s’amusait, son public dansait.
En 1997, leur premier album Homework devient pourtant le Viagra qui provoque le baby-boom des labels house et electro et crée des emplois à l’export dans la musique française. Non content de définir de nouveaux fondamentaux, le duo les remet en cause dès le suivant, Discovery, prétextant ses fantasmes de jeunesse pour convoquer Giorgio Moroder, Albator, le rock FM et la house garage newyorkaise. Avec le troisième, Human after All, cette fuite en avant musicale permanente laissera pour la première fois l’impression d’un groupe rentré dans le rang, alors que son seul défaut est peut-être de ne plus être aux avant-postes de son temps.
Si cette anthologie laisse un goût étrange – il est curieux de se replonger dans le passé d’artistes futuristes tout proches de nous –, elle résume le génie du duo et revisite une période de liberté et trois décennies de dance-music, blanches et noires, unies sur un même dance-floor. Pas d’inédits, mais trois remixes rappelant leur façon rare de s’approprier le travail des autres. Sans compter des clips hallucinants où les noms de Spike Jonze, Michel Gondry ou Roman Coppola précèdent l’odyssée de l’espace nippone signée Leiji Matsumoto, jusqu’au récent et dérangeant Prime Time of Your Life.
Si Daft Punk ne prétend plus révolutionner le monde, le duo l’a de toute façon déjà fait sans s’en rendre compte avec l’innocence de la jeunesse. Puisse-t-il à nouveau retrouver cette naïveté, même si rien ne lui sera plus jamais pardonné. Mais la confiance règne : idiots, peut-être plus, punks, sûrement encore longtemps.
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