Guidé par un chanteur francophile, ce groupe anglais chasse le rêve et la récréation sur les mêmes terres que Metronomy. Critique et écoute.
Dans les eighties, New Order et Bronski Beat chantaient l’âge de consentement (Age of Consent). Voici qu’arrive l’année 2014, et l’époque semble plus favorable au clivage et à la discorde qu’au grand rassemblement. Pour baptiser son deuxième album, Cymbals s’est inspiré des idées développées dans The Age of Fracture, un livre publié par l’historien britannique Daniel T. Rodgers pour mieux comprendre les fragmentations idéologiques et sociétales propres à notre temps. Si pour Rodgers les années 80 marquent la fin de la joie et le début de la division, le groupe préfère exalter les influences de la décennie pour sortir une collection de chansons rythmées et délassantes.
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Parfois introduits par des textes parlés en français, les tubes claqués par Cymbals rêvent de danse, d’été et d’English Riviera. Comme chez Metronomy, les blessures de Tears For Fears et les souvenirs d’OMD trouvent ici une expression aussi insouciante qu’optimiste. Avec des tubes comme The Natural World, Like an Animal ou Erosion, les Anglais parviennent même à jouer l’alternance entre mélodies romantiques et rythmiques emballées : recette idéale pour éloigner l’obstination post-punk de leurs débuts sur disque en 2011. En fin d’album, le titre The End laisse entrevoir des lendemains de fête plus synthétiques avec un détour par les années 90 et une élégante révérence à la French Touch. D’abord déclamé en français puis chanté en anglais, le texte fataliste affirme que le temps de la danse est révolu. Mais il est encore temps d’appuyer sur repeat pour éterniser l’illusion.
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