Entre Beatles et Specials, l’épopée radieuse d’un anglophile.
Sur la pochette de son précédent album Under the Trampoline, Barth lévitait comme Superman au-dessus du désert. Sauf qu’avec sa barbe et ses habits bleus, on aurait dit le fils du Grand Schtroumpf…La mission de ce jeune Rouennais ? Sauver la chanson hexagonale en la faisant bourlinguer de la Grande-Bretagne à la Jamaïque ou l’Amérique. L’air de rien, capables de tout,
ses compositions à la fois décomplexées et sophistiquées retraçaient habilement les grandes trames de la pop-music.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Son nouveau disque, ce bricolo rigolo l’a dédicacé à Cuchillo, l’antihéros très rusé des westernspaghetti engagés de Sergio Sollima, et continue d’y tailler des pop-songs proches de la perfection sans jamais se prendre au sérieux. Porté par son timbre androgyne, il ne cesse de vaciller entre bidouillages dub et arrangements de cordes malhériennes, mélancolie salée et vitalité sucrée.
Du ska syncopé de Saliva on My Apple aux textes hallucinés d’Omaha Boy (sur les errances d’un soldat américain blessé lors du débarquement de Normandie), l’histoire de la pop est à nouveau embrassée en anglais. On pense parfois à Beck (Magic Wondermeal) ou à The Coral (La Mâchoire américaine). On pense surtout aux Beatles (Oh Dawning, Doggy Fight) et aux Specials (Tempête de singes,Dogs Slip away).
Barth a composé Cuchillo à Paris sur un huit-pistes, puis l’a enregistré à Londres sous la houlette de Mike Pelanconi (Lily Allen, Graham Coxon) avec une section de douze cordes. En 2002, le découvreur de Blur, Andy Ross, avait flashé sur son premier album Essence of the Giraffe… Il n’y a donc pas de hasard. L’Angleterre devait être forcément écrite quelque part dans ses gènes.
{"type":"Banniere-Basse"}