Cube

Les machines, platines, cuivres, caisses de disques et haut-parleurs peuvent-ils résister à la compression ? La pochette du nouveau Peuple De L’Herbe est plutôt pessimiste. Pourtant, ce Cube tout droit sorti de la casse, à l’apparence crasseuse et inerte, cache bien ses émotions et ses effets THC. Rien n’a vraiment changé depuis Triple Zéro, premier album du Peuple sorti en 2000. Les DJ Stani et Pee s’occupent toujours du collage vocal et des scratches, Psychotic de l’effritement dub breakbeat et N’Zeng du saupoudrage final à la trompette.

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Pourtant, les nouveaux bourgeons lyonnais font décoller avec la même excitation que les premières fois. Il est même difficile de dire ce qui plaît toujours : le côté dance-hall presque hip hop West Coast d’El Paso (premier single avec les Puppetmastaz), les ambiances dark de Mission et Keep Rockin’ ou bien la définition très Propellerheads de La Musique électronique. Le plus effrayant, c’est qu’aucun morceau ne scotche. C’est plutôt l’ensemble qui perturbe les neurones.

Cette esthétique destructurée est renforcée par JC 001, qui pose sur trois titres son flow rapide, venant ainsi contrebalancer ces petits bouts de phrases scratchés ici et là. Son jeu de respirations, soufflements et gémissements beatbox sur Boxin’ da Beat explore une nouvelle dimension du hip-hop vocal, sûrement un brin trop conceptuelle mais percutante. Le sound-system lyonnais n’a peut-être pas remporté la Victoire de la musique en 2002, mais il continue de germer. Le résultat : ce Cube est une vraie machine à hocher la tête, mais il suffit d’ouvrir les yeux pour sentir ses jambes picoter et ses hanches se balancer.