Deuxième album d’un joueur de mots et d’univers
Quelque part entre NTM et Léo Ferré a grandi David Babin, et quelque part au mitan de son premier album éponyme (2006) a grandi Babx, alors intronisé directe filiation de Barbara. Le jeune homme chante comme il parle (jusqu’au cri, parfois, mais toujours gourmand du texte) et écrit comme il vit, en quelques vers organiques d’une gueule d’atmosphère, bruissant de toutes les angoisses, explosant les contraintes commerciales de la chanson raisonnable. Des chansons qui s’intitulent Bons baisers d’Islamabad (orgue zinzin pour apocalypse), Cristal Ballroom (la boule à facettes était triste) ou Lady L. (et sa guitare décharnée en écho du Bijou Bijou de Bashung). Il n’y a qu’ici que l’on peut percevoir le quotidien à travers l’objectif d’une caméra de surveillance (08h04) ou entonner une invraisemblable ritournelle colorée d’une wah wah narquoise : “Je veux mourir au Japon/pour pas crever à Paris/pas finir seul comme un con/là j’aurai d’la compagnie.” Le chanteur se fait Monsieur Loyal ou marionnettiste d’un défilé de caractères, dans lequel les femmes sont belles et froides comme dans un album de Bilal, les syllabes détachées comme les mâchonnaient Billie Holiday et où le tango tangue à l’instar d’un cortège de Fellini. Babx, ou le cinéma de l’insoumission.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}