« Le pire de la nouvelle scène française craignos, les vrais, ceux qui craignent à mort » reviennent avec le second volume de la géniale compilation Craignos : interview exclusive de Jean-Pierre Fromage.
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Robot Caca, Gainsbite, Béton Plastic, Olympiques, Vide Merde, Elles Sont Imparfaites, Christian : ils étaient, notamment, les acteurs qui craignent un peu du premier volume de la compilation Craignos, en écoute ci-dessus et chroniquée à cette adresse, regroupant « le pire de la nouvelle scène française craignos. Les vrais. Ceux qui craignent à mort. Ceux qui osent puer beaucoup » explique la page Facebook de la première édition du projet.
Au tour de Les Clopes, Maximum Cagole, Michel Bonsoir ou La Gerbe d’entrer dans la danse, forcément titubante : Craignos 2 est prête et bouclée, et paraîtra sur les supports numériques le 27 janvier. Nous en profiterons pour interviewer les acteurs de cette « nouvelle scène qui encule sa race », « qui chante dans un français ringard et craignos ».
Doyen de la bande et plume tendre et prolifique, Jean-Pierre Fromage dont les précédentes chansons boisées sont en écoute en haut de cette page, commence la série.
ENTRETIEN
Le passé de Jean Pierre Fromage est assez flou. Pour commencer, ce nom de famille est il un pseudonyme ?
Jean-Pierre Fromage : Je m’appelle bien Jean Pierre, mais nom de famille n’est pas Fromage. Il s’agit d’un pseudonyme, oui. Je souhaitais « Mendrant », comme nom de scène, car c’est le nom de mon petit cousin que j’aime beaucoup et qui habite à Neuvic, mais mon impresario m’a choisi « Fromage » alors je l’ai laissé faire son travail.
Votre carrière commence tardivement, puisque vous avez sonné vos 62 printemps il y’a peu. Quelle a été votre vie avant la chanson?
J’ai été chômeur assez longtemps. Je vivais chez mes parents jusqu’à l’âge de 42 ans. Je ne savais pas quoi faire. Mes parents m’ont présenté ma femme. Je me suis marié parce que ça leur faisait plaisir. Et puis après, ma femme a voulu que je travaille. J’ai proposé chanteur car j’aimais bien Pascal Sevran et les marches militaires. Mais ma femme m’a dit que ça n’était pas un métier, alors j’ai fait mécano chez Francis, à Dax. Il avait une guitare et un magnétophone à cassettes. Alors à la pause déjeuner, j’écrivais quelques chansons et les jouais. Un jour il a capturé l’une d’elles et l’a envoyé à la radio du coin. L’animateur l’a ensuite envoyé à une maison de disques à Paris. Et puis on m’a dit d’attendre. Alors j’ai attendu dix ans qu’on me rappelle et j’ai continué à travailler dans mon garage. Un jour on m’a appelé et on m’a dit que ma voix était intéressante. C’était Gainsbite, l’impresario que tout le monde connait à Paris. Il m’a dit qu’il fallait pas que j’écrive mes chansons. Alors j’ai arrété d’écrire.
Par la suite, vous avez commencé la chanson, donc?
Mon impresario m’a fait signer un contrat d’exclusivité. Il n’y avait pas d’argent pour moi à la clef, donc ça me laissait libre. Lui prenait 75% de mes droits d’interprète et la totalité des droits d’édition puisque j’écris pas mes chansons et qu’il a un grand carnet d’adresse avec plein d’auteurs qui travaillent gratuitement pour lui. J’ai de la chance car il a tellement d’argent qu’il peut bien développer ma carrière. De mon coté, je peux librement aller travailler au garage avec Francis. C’est une chance car ainsi je suis libre. Et puis mon impresario m’a promis de refaire mon toit à la sortie de mon premier album, et comme ça ma femme sera content car on prend un peu l’eau.
Vous vous réclamez de quel chanteur?
Pascal Sevran. Il avait une belle voix. Sinon, les chansons militaires.
Et vos auteurs, qui sont ils? Comment les avez vous rencontrés?
Et bien je ne sais plus leurs noms mais mon impresario m’a dit qu’ils étaient connus. Je monte assez rarement à Paris, car j’ai le travail au garage. Mais un jour je rencontrerai un des auteurs, c’est ce que m’a dit ma maison de disques. Je voulais que l’un d’eux m’écrive quelque chose sur les voitures, mais ma maison de disques à pas voulu. Ils m’ont dit que les problèmes gastriques étaient plus vendeurs, comme sujet. Je ne suis pas à l’aise avec ça, mais ils savent ce qu’ils font, ce sont des professionels.
On ne voit pas votre visage sur les pochettes de disques.
Ma maison de disque me trouve laid. J’avais proposé des photos de moi par Francis mais ils n’ont pas voulu. Ils m’ont proposé un portait par un auteur que je ne connais pas et qui s’appelle Pauline Automatique. Le dessin me grossit, mais ils connaissent leur travail. Pour les tours de chant, on me voit, mais mon impresario préfère que je sois un peu dans l’ombre car il parait que ç’est plus chic. Ce qui est problématique c’est que je ne vois pas mes textes.
Vous avez publié beaucoup de singles, quel est l’avenir de Jean Pierre Fromage ?
Ma maison de disques souhaite sortir un recueil de mes chansons pour 2014. C’est un peu long car ils sont en procès avec mon impresario. J’attends cette sortie pour faire quelques tours de chants. Et puis il y’a le garage.
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