Les meilleurs groupes punk, des White Stripes aux Queens Of The Stone Age, n’ont surtout pas joué de punk-rock ces dernières années. Les Distillers, si. Sans honte, sans alibi, sans retenue. Le problème, qui a longtemps été celui de Courtney Love, c’est que dans la presse musicale, on a surtout parlé de leur chanteuse Brody […]
Les meilleurs groupes punk, des White Stripes aux Queens Of The Stone Age, n’ont surtout pas joué de punk-rock ces dernières années. Les Distillers, si. Sans honte, sans alibi, sans retenue. Le problème, qui a longtemps été celui de Courtney Love, c’est que dans la presse musicale, on a surtout parlé de leur chanteuse Brody à la rubrique potins mondains.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
A l’occasion du précédent Sing Sing Death House des Distillers, on évoquait ici l’héritage mixte de X ? pour le mystère et la noirceur ? et des Dead Kennedys ? pour la rigueur rugueuse. Leur violence sèche et expéditive visiblement plus exacerbée que matée par leur signature sur une multinationale (une anomalie notable), les Distillers enfoncent le clou d’une hard-pop épileptique, en overdose d’adrénaline. Ils évoquent ici régulièrement une Blondie maltraitée aux électrochocs et plein de vieux groupes crasseux et pressés (Plasmatics ou Patti Smith, qu’ils reprennent) qui jouaient déjà fort, vite et mal quand Sum 41 ou Busted vivaient encore dans les burnes de leurs pères.
La guitare, en pur métal tranchant sans la moindre trace de rouille, vient de Detroit : et destroy, elle dit. Une guitare perceuse, qui vrille les mélodies et percute les sens. Mais une guitare qui respecte le timbre déchiré de Brody, qu’elle accompagne dans les montagnes russes, rassurante, discrète, la bave aux lèvres et les yeux révulsés. Avec des reliefs autrement plus escarpés et prononcés que chez les Yeah Yeah Yeahs (Coral Fang ou Love Is Paranoid), les Distillers jouent la tête haute, même sur des chansons à front bas (une spécialité de Nirvana). Car même quand ils écrivent au glaviot des hymnes à renverser la Jenlain en pogotant (Dismantle Me ou Beat Your Heart out), il demeure toujours dans ce chant brisé ou cette guitare exaspérée de sérieux motifs d’addiction, de fascination.
{"type":"Banniere-Basse"}