The heart of speak. Michel Corrette (1709-1795) aurait sans doute déserté les mémoires si sa musique n’avait longtemps bercé les dimanches de toute la France variétophile comme générique de l’inénarrable Discorama de Denise Glaser. Son autre titre de gloire est d’avoir inventé le “concert comique”, petit concerto court et divertissant, émaillé de refrains populaires, dont […]
The heart of speak. Michel Corrette (1709-1795) aurait sans doute déserté les mémoires si sa musique n’avait longtemps bercé les dimanches de toute la France variétophile comme générique de l’inénarrable Discorama de Denise Glaser. Son autre titre de gloire est d’avoir inventé le « concert comique », petit concerto court et divertissant, émaillé de refrains populaires, dont le discoramesque J’ai du bon tabac constitue justement le plus auguste et enjoué fleuron. L’homme a donc de solides références. A l’aune de nos souvenirs, on doutait cependant que la musique de Corrette pût encore receler le moindre charme, sinon celui qui se répand tous les samedis soirs sur le plateau d’Arthur. Erreur : dès les premières secondes, on est secoué par une musique, certes mineure, mais franche et roborative, française de style et d’esprit, à laquelle la musette et la vielle ajoutent un surcroît de piquant. Trois plages plus loin, on se régale d’un concerto à variations sur le fameux air des Sauvages de Rameau avant de sombrer dans une espèce de crétinisme sensoriel au son de « V’la ce que c’est qu’ d’aller au bois ». C’est ainsi : la musique de Corrette ne pèse pas grand-chose mais, brillamment enlevée par l’Ensemble Stradivaria, elle se savoure comme un nectar.
Michel Corrette, Concerts et concertos comiques, Ensemble Stradivaria (Adès/Musidisc)