Un dixième album brillamment produit : retour en forme du rappeur de Chicago.
Common revisite avec émotion sa ville natale, dans laquelle il ne réside plus depuis la fin des années 90. Chicago souffre aujourd’hui d’un taux d’homicides particulièrement élevé (1,14 meurtre par jour en 2013) et comme l’annonce le titre, “nobody’s smiling”. L’album s’ouvre symboliquement sur un sample de The Other Side of Town de Curtis Mayfield, sur lequel l’une des jeunes stars du ghetto, Lil Herb, vient raconter sa (sur)vie en terrain miné. Sur ces treize morceaux, Common partage volontiers le micro avec Big Sean, Vince Staples, Elijah Blake et le poète Malik Yusef. Le rappeur le plus impressionnant du disque est une rappeuse, Dreezy, une jeune louve des trottoirs de Chicago qui crache un flow enragé sur l’imparable Hustle Harder.
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Mais Common et ses convives profitent surtout de la forme olympique de No I.D. à la production. Le mentor de Kanye West, également complice de Common depuis son premier album en 1992 (Can I Borrow a Dollar?), recycle brillamment l’héritage du hip-hop golden age dans des instrumentaux modernes et originaux : distorsions de voix, effusions de basses, choeurs gospel sur Kingdom, samples ciselés de Notorious B.I.G et de Mantronix. Grâce au producteur, Nobody’s Smiling redonnera le sourire à tous les fans de Common. Son meilleur disque depuis Finding Forever en 2007.
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