En devenant l’album le plus téléchargé légalement du site BitTorrent, certains ont calculé que « Tomorrow’s Modern Boxes » aurait déjà rapporté 20 millions de dollars. Sauf que c’est faux.
C’est la rumeur qui enfle sur internet : Thom Yorke aurait gagné 20 millions de dollars grâce à son dernier album posté sur BitTorrent. Le site a annoncé que Tomorrow’s Modern Boxes avait été téléchargé 4,4 millions de fois depuis sa sortie en septembre, devenant ainsi l’album le plus téléchargé légalement du site. Le calcul est assez simple : l’album étant vendu à 6 dollars, il suffit de multiplier cette somme par le nombre de disques vendus. Sachant que le site prend 10% de commission, le leader de Radiohead aurait déjà gagné plus de 20 millions de dollars. D’où les cris de joie repérés sur internet : Alléluia, à l’heure de la dématérialisation, le secteur musical ne s’écroule pas !
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Un détail à propos de BitTorrent
Sauf que ce n’est pas aussi simple. Les 4,4 millions d’exemplaires n’ont pas été systématiquement achetés : Thom Yorke avait décidé de les vendre sur le modèle du « BitTorrent bundle », qui laisse le choix à l’utilisateur d’acheter l’album dans sa totalité pour six dollars ou de télécharger gratuitement une partie seulement. Parmi les 4,4 millions de téléchargements, on ignore qui a payé. Et qui ne l’a pas fait. L’artiste Britannique a d’ailleurs décidé de ne pas dévoiler le chiffre des paiements effectifs.
Ce qui est certain, c’est que 4,4 millions de téléchargements en quatre mois, c’est énorme : l’enregistrement de l’album Frozen de Disney, disque le plus vendu de 2014, s’est vendu à quelques 3 millions d’exemplaires en une année d’exploitation. Pari à demi réussi donc pour Thom Yorke, et qui semble assurer à Radiohead un bon lancement de leur prochain album, le groupe ayant annoncé à l’automne qu’il reprenait le chemin du studio.
A noter que ce n’est pas la première fois que Thom Yorke et ses amis tentent des modèles alternatifs pour commercialiser leur musique. En 2007, c’était l’acheteur d’In Rainbows qui fixait le prix qu’il était prêt à mettre. Pour Kings of the Limbs, le prix était fixé en amont et était inchangeable, même quand on s’appelle iTunes ou Amazon. Récemment, Thom Yorke disait que le bundling (littéralement, le fait de regrouper) pourrait devenir « un moyen efficace pour que les personnes créatives aient un contrôle sur le commerce en ligne en contournant ceux qui se sont auto-désignés comme les gardiens de l’industrie musicale. »
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