Mercredi soir, Tamino a rapporté un petit bout d’absolu à la Cigale. On y était, on vous raconte.
Tamino, trésor flamand de 22 ans à la voix bouleversante, était venu illuminer la fin de l’année 2018 avec son tout premier album. Baptisé Amir, ce long format acclamé par la critique a rapidement entraîné le musicien dans une tournée qui l’a amené un peu partout, et notamment à Paris. Après une première date déjà complète en novembre 2018, Tamino a offert ce mercredi 6 mars à La Cigale une performance hors de temps.
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La première chose qui frappe en entrant dans la salle de La Cigale, c’est le public éclectique que le musicien belge parvient à réunir. Tous les âges semblent y être représentés avec fierté, comme preuve de la maturité musicale de Tamino. C’est qu’il a ensorcelé des foules entières avec sa douzaine de titres mêlant un quelque chose de Jeff Buckley avec les tonalités orientales de son enfance et son incroyable timbre de voix, qui prend aux tripes tant il est brut et délicatement maîtrisé.
Le début d’un voyage contemplatif
C’est le moment. Les lumières s’éteignent, la température monte et les exclamations grondent. Tamino arrive sur une scène embrumée, vêtu d’un long manteau noir qui renforce son image d’ange ténébreux. C’est ainsi qu’il entame le concert, simplement accompagné de sa guitare, éclairé d’un faisceau de lumière. Personne ne bouge, les spectateurs se penchent aux balcons pour l’observer et certains ferment les yeux pour mieux l’entendre. En seulement une dizaine de notes, Tamino a réussi à plonger le public entier dans une ambiance indescriptible, et pour le moins captivante. C’est que la simplicité de la mise en scène accroît toute son intensité.
La première chanson se termine. Un claviériste et un batteur se joignent à Tamino. Ce dernier change de guitare, mais l’atmosphère, elle, persiste. Sea Girl, Each Time, Sun May Shine, le prodige belge enchaîne ces titres, qui, de par leur beauté insaisissable, prennent tout leur sens sur scène. Car si, par mégarde, les renversantes variations de voix de Tamino ne sont pas suffisantes pour ensorceler les foules, les reflets orientaux de sa musique, beaucoup plus puissants en live, se sont clairement chargés du reste. La présence de Colin Greenwood de Radiohead, qui a accompagné le jeune belge sur 5 titres, n’est sans doute pas étrangère à l’affaire.
Un bout d’absolu à la Cigale
Sur des chansons particulières, comme sur Persephone ou Intervals, on se retrouve violemment frappé par la dimension contemplative du show qu’offre le Belge. Les gens sont trop captivés pour danser, trop anesthésiés pour bouger. Mais c’était sans compter l’arrivée, à la fin du concert, d’Indigo Night et Habibi, les deux perles d’Amir. La foule s’est finalement autorisée à fredonner, tout doucement. Parce que des fois, la beauté est tellement puissante et prenante qu’elle ne peut s’exprimer que par une extrême délicatesse.
Cette expérience hors du temps sera à revivre à l’Olympia le 19 novembre.
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