Airwave fréquente les toits de Tours, où il utilise un tigre pour se battre contre les pigeons. Perdu quelque part entre Chicago-sur-Loire et les grands espaces tels que vus par les fenêtres d’un trans-beauce quelconque, le groupe fait son (propre) cinéma. Il faut entendre cet instrumental LB 25, hanté par une guitare qui lacère et […]
Airwave fréquente les toits de Tours, où il utilise un tigre pour se battre contre les pigeons. Perdu quelque part entre Chicago-sur-Loire et les grands espaces tels que vus par les fenêtres d’un trans-beauce quelconque, le groupe fait son (propre) cinéma. Il faut entendre cet instrumental LB 25, hanté par une guitare qui lacère et déchire, qui semble catalyser l’univers du Dead man de Jim Jarmush en moins de trois minutes d’intensité pure. Un peu Bashung pour l’inintelligibilité, un peu Polnareff pour l’égocentricité, beaucoup Miossec pour la hargne et l’univers peuplé de cons, Cédric Baud joue les troublions au-dessus des guitares, terrorise les femmes en confondant l’amour avec la possession, postillonne sur la vie. C’est pourtant lorsqu’il laisse tomber le masque de branleur que l’on se (sur)prend à l’aimer. C’est alors Neuf vies , où on le découvre poignant en parlant de la mort de son chat, puis Elisa, chanson tranquille et spirituelle. Dans un rock français qui connaît si peu d’étoiles, on est prêt à en accepter une authentique, surtout quand elle doit si peu à ses contemporains. Car même si elle ne brille que par intermitence, elle se consume généreusement, comme si le lendemain n’existait pas.