Qu’ils jouent en solo ou en troupe, en face A ou en face B, les
jeunes Français de Coming Soon sèment des pépites à tout-va. Critique et écoute.
Regrouper ses faces B et ses raretés est, chez la plupart des groupes, un exercice d’assemblage de détritus indignes de figurer sur un disque ou un remplissage fabriqué à la va-vite pour se libérer d’un contrat. Coming Soon n’est décidément pas comme la plupart des groupes. C’était déjà flagrant sur leurs deux premiers albums, qui rêvaient d’Amérique dans la langue des Moldy Peaches mais sans accent, avec une insouciance et une allégresse qui contaminent l’âme en profondeur. C’est encore vrai quand ils décident, sur un coup de tête, de sortir trois ep de six chansons chacun, comme un quart d’heure de récré avant d’attaquer le cap du troisième album.
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Etre prolifique est une chose, mais garder un niveau d’exigence artistique aussi élevé reste un défi nettement plus coriace. Pari tenu, haut la main : quand ils vont racler les fonds de tiroirs de leurs enregistrements réalisés entre 2005 et 2010, ils n’y dénichent que des joyaux de folk brinquebalant.
Mention très bien pour les jumelages époustouflants avec David Tattersall, chanteur et guitariste des Wave Pictures. On retrouvera ces trois chansons avec joie à la rentrée, sur l’album écrit à quatre mains par celui-ci et Howard Hughes, l’aîné de Coming Soon. Parmi la ribambelle de projets de la troupe, assez stupéfiante dans sa productivité, l’album de Ben Lupus en solitaire atteint lui aussi des sommets de songwriting racé, aussi à l’aise dans les brûlots électriques (le fougueux Dead Skin) que dans les comptines larguées (le bucolique Hooded & Free).
Sur un dessin de la pochette, crayonné par le musicien, un arc-en-ciel jaillit hors de sa tête : les auditeurs de Coming Soon connaissent ce sentiment par coeur, sans jamais s’en lasser.
Albums : Coming Soon B-Sides & Rarities volumes 1, 2 et 3 et Ben Lupus Werewolf Creek (Idol/Sober & Gentle)
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