François Virot ne peut pas se contenter d’écrire de belles chansons de folk tout nu : il sait aussi, avec ses copains de Clara Clara, cramper les zygomatiques en dynamitant la pop française.
Du Dijono-lyonnais François Virot, on connaissait les œuvres solos. On avait adoré se paumer, la tête en l’air, dans son excellent album Yes or No –sorte de correspondant français et fidèle du Sunng Tongs d’Animal Collective, collection de chansons en bois noueux, de mélodies phosphorescentes dans la nuit, de folkeries régulièrement bouleversantes, pleine de ronces sorcières ou de recoins bienheureux. On se poilait assez peu, sur Yes or No, on y dansait encore un peu moins. On admirait, en rêvassant, un point c’est tout.
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Virot a pourtant des genoux, deux pour être précis. Il a aussi une hanche, souple. Et des bras, remuants. Il a surtout des envies de tout articuler en danses foutraques, et il a des camarades qui partagent précisément les mêmes désirs foldingos de se mettre la tête à l’envers. Ses copains, c’est Charles, qui se trouve être son frangin avec qui il vit à Lyon, et bassiste, et Amélie, qui a l’air assez chouette aussi et joue du clavier et des bidules à touches. Lui, François, est à la batterie –debout, et pour nous ça veut dire beaucoup. A eux trois, ils s’appellent Clara Clara, et ensemble, tout sera possible.
Dynamiter l’électro à coup de saloperies noise ? Possible : leur album Comfortable Problems a les rebonds aussi efficaces que bruyants, plonge ses brillantes petites merveilles dans de dantesques ouragans sonores. Paumer l’auditeur dans des chansons en forme de labyrinthes pop, sans pour autant lui foutre la trouille ? Facile : complexe mais jamais dans le vide, Comfortable Problems a certes les apparences d’un dédale, mais il fournit à chaque instant à son visiteur carte et boussole, sous la forme de mélodies en crochets indécollables. On se cognera par exemple en rigolant à la formidable introduction Paper Crowns ou à Under the Skirt, tubes en bubble-gum TNT, pour se convaincre que le bonheur s’attrape parfois comme une bonne grosse paire de baffes.
On s’épatera de la très belle et très crasse One on One, du psychédélisme acide de Versus Education of Artistic Peace, de la pop cinglée et raide de Lovers ou d’Infinity pour se convaincre que l’on n’a pas à chercher beaucoup plus loin que Lyon pour découvrir de très rutilants et efficaces cousins à Of Montreal, Caribou ou MGMT.
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