Good Old Bill, la ballade aérienne qui ouvre ce premier album, ne parvient pas à contenir plus d’une minute trente l’impatience fébrile de ces jeunes élèves assidus des cours d’histoire de l’art-rock (des Talking Heads aux Futureheads).
Dès le deuxième morceau, le fougueux X-Ray, guitares anguleuses et mélodies nerveuses prennent le dessus, laissant à peine le temps de reprendre son souffle. Mais derrière ces cavalcades tête baissée et ces drôles de clips bricolés (About Your Dress avec des doigts déguisés en petits personnages qu’on jurerait inventés par Michel Gondry), Stephen Street, producteur incontournable du rock anglais, veille à garder ordre et cohérence – un talent de canalisateur pas inutile pour le deuxième album des Babyshambles.
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Devant cette urgence attachante et ces constructions saccadées, on pardonnera au quintet au nom biblique de jouer les quatre cents coups et d’avoir fait l’école buissonnière au lieu d’aller sagement à leurs cours de français, pour reprendre le formidable refrain de Latchmere qui parvient à faire rimer, accent anglais inclus, “madames and monsieurs” avec “please return to your cubicles”. Le conseil de classe a rendu sa décision : passage en classe supérieure, à l’unanimité.
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