Après l’Electro, la New Wave, le Folk et la Soul, Collectorama poursuit son tour d’horizon des genres musicaux avec deux nouveaux coffrets consacrées au Punk et au Psychédélisme.
Collectorama Psychédélique
Extraits de la discographie du Collectorama Psychédélique, dix albums pour voir des étoiles de toutes les couleurs.
[attachment id=298]13th Floor Elevators The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators – 1966 – International/Charly
Depuis quarante ans, chaque nouvelle génération de rockeurs déviants a revendiqué avec passion l’influence magique et fatale de ces Texans hirsutes. Julian Cope, Television, The Jesus & Mary Chain, Spacemen 3, Queens of the Stone Age, Mogwai… Tous ont rendu hommage à l’écriture exaspérée, acide, cramée du génial Roky Erickson, héros effarant d’un documentaire de 2005, You’re Gonna Miss Me, à montrer dans les facultés de médecine. Après un passage à vide de plus de trente ans, Erikson remonte parfois sur scène. Un nouvel album est même sorti en 2010, sur lequel il est accompagné du groupe Okkervil River. JDB
The Beatles Magical Mystery Tour – 1967 – EMI[attachment id=298]
Eclipsé par Sgt. Pepper et son concept de groupe-gag, ce disque bric-à-brac accompagnant un téléfilm éponyme mérite pourtant largement qu’on poinçonne son ticket. Pour rythmer leur road movie à sketches autour d’un bus psychédélique, les Beatles offrent en effet The Fool on the Hill ou I Am the Walrus, véritables voyages à eux tout seuls, encadrés par de consistantes étapes (Your Mother Should Know). L’ajout de chefs-d’œuvre datant de la même gracieuse période telle la paire Strawberry Fields Forever et Penny Lane rend le détour indispensable. V. B.
http://youtu.be/8A4r2RU1u3g
[attachment id=298]The Byrds Fifth Dimension – 1966 – Columbia/Sony
Lorsque paraît leur troisième album, Fifth Dimension, les Byrds sont déjà les héros sexy et romantiques du Sunset Strip. Enfants américains issus de la british invasion, le groupe, formé autour de la fameuse guitare à douze cordes de Roger McGuinn, conjugue depuis deux ans folk rock, country et pop américaine. Après le départ de Gene Clark, McGuinn et David Crosby revêtent de mirifiques parures psychédéliques, et égayent leur songwriting traditionnel d’ornementations orientales et de textes astraux : Eight Miles High, I See You ou le tubesque Mr. Spaceman témoignent des mutations et grandeurs de l’époque. J. S.
http://youtu.be/yoSwOrytf_M
The Doors Strange Days – 1967 – Elektra/Warner[attachment id=298]
Conçu en plein été de l’amour dans la foulée du premier album, Strange Days permet aux Doors de capturer en studio certains (gros) morceaux de leur répertoire live. Comme s’ils voyaient la face sombre du mouvement hippie et anticipaient la fin des utopies, leur rock sexuel et euphorisant se voit teinté de mélancolie et de noirceur. Malgré la joliesse pop de Love Me Two Times et les lumineux arrangements de claviers signés Ray Manzarek, le disque est traversé par un blues profond qui croît et éclate sur les onze minutes de When the Music’s Over. V. B.
[attachment id=298]Grateful Dead Anthem of the Sun – 1968 – Warner
Paru en 1968, Anthem of the Sun constitue assurément l’un des disques-phares du rock psychédélique. Mêlant enregistrements studio et bandes live, il capture à la fois l’air du temps et l’art d’un groupe habitué à partir sur scène dans de longues sessions d’improvisation, sous l’influence propice de certaines substances. Les trois cents premières copies de l’album étaient d’ailleurs agrémentées d’un acide, afin de placer l’auditeur dans l’état d’esprit le plus adéquat. J. P.
The Jimi Hendrix Experience Are You Experienced? – 1967 – Sony [attachment id=298]
Après s’être fait la main dans l’ombre de quelques légendes du rhythm’n’blues, Hendrix vient d’arriver à Londres où il fait sensation. Avec délice, il se plonge dans le bouillonnement psychédélique qui met en effervescence l’Angleterre. Son hard-rock bluesy prend ainsi des couleurs pourpres et détonantes. Intense et sexuel, Are You Experienced? (qui, en CD, contient aussi les indispensables singles antérieurs Hey Joe ou Purple Haze) montre un apprenti magicien déjà puissant et enivré par ses pouvoirs. V. B.
http://youtu.be/5hSW67ySCio
[attachment id=298]Love Da Capo – 1967 – Elektra/Warner
1967, année du Summer of love et millésime exceptionnel dans la trop brève discographie de Love, qui publie dès janvier son deuxième album pour finir en majesté au mois de novembre avec l’absolu chef-d’œuvre Forever Changes. Dans cette sélection psyché, retenons plus volontiers le premier chapitre, ce Da Capo qui enchaîne sur une face certaines de ses compositions les plus vibrionnantes (Orange Skies, Seven & Seven Is, She Comes in Colors) avant de consacrer la seconde au mystique Revelation, près de dix-neuf minutes de pure extase sous influence chimique. Le génie Arthur Lee ne s’en remettra jamais tout à fait. C. C.
Pink Floyd The Piper at the Gates of Dawn – 1967 – EMI[attachment id=298]
Le seul disque fréquentable de Pink Floyd ? En tout cas le plus beau et le plus novateur. Né dans les recoins peu aérés du cerveau claudiquant de Syd Barrett, The Piper at the Gates of Dawn est un poème de l’acide, une suite de rocks cosmiques et de ritournelles enfantines, de visions solaires et d’accents désespérés. Au centre de ce manège détraqué, tour à tour innocent et malsain, la voix adolescente et fragile de Barrett semble au bord de la rupture. Elle sera vite réduite au silence, laissant ce chef-d’œuvre tourbillonner sans fin. L.-J. N.
http://youtu.be/76yQFV58-0o
[attachment id=298]The Pretty Things S.F. Sorrow – 1968 – Columbia
Précurseur des opéras-rocks des seventies, cet album raconte les illusions et les souffrances de Sebastian F. Sorrow, un personnage inventé par Phil May, le chanteur des Pretty Things. Initiation à l’extrême solitude du cœur humain, S.F. Sorrow est violent, expressionniste, d’une densité parfois asphyxiante. Avec sa géométrie labyrinthique, ses ruptures imprévisibles et ses bourrasques électriques, il demeure la création la plus aboutie du groupe maudit, plombé par ses incorrigibles mauvaises manières et sa méfiance envers le show-business.
L.-J. N.
The Zombies Odessey & Oracle – 1968 – Sony/Rhino[attachment id=298]
En 1967, quelques mois avant l’enregistrement de l’ultime album des Beatles, quatre gandins londoniens investissent les studios Abbey Road. Auteurs d’une poignée de singles, brillants mais tous plus ou moins impopulaires, les Zombies doivent encore un album à CBS : budget réduit, quelques jours seulement d’enregistrement possibles. Cela n’empêchera pas la fine équipe de Colin Blunstone et Rod Argent d’agencer le chef d’œuvre Odessey & Oracle, réplique incroyable aux Revolver et autres Pet Sounds des grands maîtres sixties. Plus de quarante ans après, ses mellotrons et claviers impeccables continuent d’éblouir. J. S.
http://youtu.be/Xg5D-CqDoI8
http://youtu.be/hgJD0nbmtU4
Collectorama Psychédélique : disponible exclusivement dans les magasins Fnac et sur Fnac.com