Colette N°8

Que les fashionistas en plein dans la mode du fluo et des smileys respirent un grand coup : la course à la tendance n’a pas fini de les épuiser. Si l’on en croit le baromètre le plus fiable de ces six dernières années, à savoir les compilations Colette, le temps est venu de ressortir du placard les pantalons moulants avec poutre apparente, les boas ou bien encore les platform-shoes.

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La sélection opérée par Michel Gaubert et Marie Branellec, qui s’ouvre sur l’anthologique Welcome Aboard de The Love Unlimited Orchestra, et se referme sur l’extatique I Feel Love, ne laisse aucun doute sur la hype à venir : place au disco. Qu’on se rassure toutefois, Colette n’a pas complètement viré rétro. Comme à leur habitude, les deux têtes chercheuses de la boutique de la rue Saint-Honoré ont réalisé un instantané pointu et inspiré des ovnis les plus réjouissants du moment, tous genres confondus : les bombes electro-pop brésiliennes CSS et leur déjà classique Let’s Make Love and Listen to Death From Above, le rock soul et rugueux des Californiens Cold War Kids, Spank Rock, Ratatat, ou encore le mélancolique et rêveur Lonely Hearts du Français Joakim. C’est ce dernier qui signe le mix du second CD de cette double compilation, succédant ainsi à Vitalic, James Murphy ou 2 Many DJ’s.

Moins electro-clash que ses prédécesseurs, le boss parisien du label Tigersushi va piocher loin dans sa collection de disques et signe un véritable mix (et non pas une énième compilation mixée), au sens noble du terme : une proposition musicale singulière, qui se conçoit comme un voyage temporel et mental. En dix-huit titres, il effectue une passionnante relecture post-disco, qu’il soit italo, afro ou funk, et se paye le luxe de réhabiliter Jean-Michel Jarre avec ses Chants magnétiques n° 4. Chapeau.