De belles surprises et de vraies lourdeurs sur le nouvel album de Coldplay. Une certitude : le carton est assuré. Critique et écoute.
Du groupe de Chris Martin, on a d’abord dit beaucoup de bien : avec ses deux premiers albums, Coldplay se positionnait comme un bel espoir du rock anglais. Empruntant le lyrisme de Jeff Buckley et la splendeur mélodique d’Echo & The Bunnymen, le quatuor réussissait là où la plupart se ramassent, conciliant succès commercial et crédibilité artistique.
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Puis Chris Martin a vu plus gros, plus grand. Dès X & Y, son groupe marche sur les traces de U2 et, tout en restant capable de proposer çà et là quelques titres épatants, signe des disques de pop plus ampoulée. Surtout, Coldplay invente le principe du “oooh oooh oooh” bras en l’air, et le dégaine à chaque refrain. Brian Eno a beau s’inviter à la production, trop tard : le groupe devient le bouc émissaire des puristes indie et des collectionneurs de faces B de Mogwai.
Mylo Xyloto, le nouvel album, a peu de chances d’inverser la tendance. Avec son paquet de potentiels tubes FM et sa production compressée parfaite pour l’iPod, le disque rassemble tous les critères pour alimenter encore davantage le courroux des détracteurs. La chose avait en outre été annoncée par Every Teardrop Is a Waterfall, un premier single moche avec des cornemuses interdites par la loi.
Pourtant Mylo Xyloto, si on lui laisse sa chance, offre quelques belles surprises, comme ce Hurts Like Heaven impétueux en début de disque. On salue aussi U.F.O ou Us Against the World, jolies ballades amoureuses qui confirment que c’est quand il parle à Gwyneth que Chris reste le plus inspiré – des précédents albums, il faut réécouter les très beaux Fix You et Green Eyes.
Il y a, enfin, ce Princess of China partagé avec la chanteuse-alien du r’n’b Rihanna qui fait du mal aux oreilles – s’il a envie de danser, que Chris Martin n’hésite pas à prendre comme modèles les disques de Yeasayer, plutôt que de s’inspirer de la dance biélorusse. On le répète, donc, au cas où il lirait nos mots : le jour où, las des stades et de la grosse FM, Coldplay s’offrira les services d’un Nigel Godrich à la production et reviendra à une écriture plus intime, il pourra, c’est certain, signer un disque fantastique.
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