Chanson phare de Cobblestone Runway, Least That I Can Do porte très mal son titre. Le moins que puisse faire Ron Sexsmith, ce n’est certainement pas d’écrire une mélodie de ce calibre, d’une pureté confondante, puis de la confier à une chorale astrale, laquelle, littéralement habitée par la chose, la hisse lentement, délicatement, sûrement, jusqu’au […]
Chanson phare de Cobblestone Runway, Least That I Can Do porte très mal son titre. Le moins que puisse faire Ron Sexsmith, ce n’est certainement pas d’écrire une mélodie de ce calibre, d’une pureté confondante, puis de la confier à une chorale astrale, laquelle, littéralement habitée par la chose, la hisse lentement, délicatement, sûrement, jusqu’au septième ciel’ Depuis cinq albums sous-estimés, la musique de Ron Sexsmith agit ainsi, comme un élixir brassant sentiment religieux et sensualité, un philtre d’amour, un nectar qu’on goûterait même en enfer. Outre qu’il contient un (superbe) duo avec Chris Martin, chanteur surexposé de Coldplay, ce disque tente timidement d’inscrire l’immuable Ron Sexsmith dans son époque. En partie grâce à Martin Terefe, producteur suédois dont l’intelligence, ici, consiste à enluminer les traditionnelles vignettes acoustiques d’effets électroniques subtils, de fines boucles percussives, de chœurs sybarites. Intactes sur le fond, les chansons de Sexsmith y gagnent un allant nouveau, ainsi qu’une couleur soul jusqu’alors absente d’une palette où dominaient la pop et le folk.
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Sur Dragonfly on Bay Street, Ron Sexsmith embarque même sa guitare et sa dégaine de dandy désuet et romantique sur le dance-floor, le temps de trois minutes d’electro-pop surréalistes, où ne subsistent de lui que sa voix tremblée et sa capacité à transformer tout ce qu’il touche en or. Plus conformes à l’image du singer-songwriter orthodoxe, God Loves Everyone, Gold in Them Hills ou Up the Road rappellent néanmoins combien l’art de Sexsmith se suffit de rien, de dépouillement et de simplicité, d’une guitare ou d’un piano, de quelques cordes jetées pudiquement sur le corps nu des refrains.
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