La visite intime d’un cerveau en ébullition sous la glace. “J’entends tout, je sais tout. Je vois les échos de ton indécision, je ressens tout. Est-ce moi, nous, ou était-ce toi ?” Puis, quelques secondes plus tard : “Je suis juste une voix à l’intérieur de ta tête. Pourquoi m écouter ? Je ne peux […]
La visite intime d’un cerveau en ébullition sous la glace. « J’entends tout, je sais tout. Je vois les échos de ton indécision, je ressens tout. Est-ce moi, nous, ou était-ce toi ? » Puis, quelques secondes plus tard : « Je suis juste une voix à l’intérieur de ta tête. Pourquoi m écouter ? Je ne peux pas t’aider. Débrouille-toi. » C’est sur ce délire paranoïaque, énoncé par une voix vocodée et malsaine, que s’ouvre Closer, le cinquième album de Plastikman, alias Richie Hawtin. Un des disques les plus angoissants qu’il nous ait été donné d’écouter depuis bien longtemps, à ranger directement dans la discothèque près de Pornography de Cure, de la collection de Godspeed You! Black Emperor et des vieux Einstürzende Neubauten, anciens combattants de l’industriel allemand.
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Des obsessions qu’il avait commencé à défricher avec Consumed (un fascinant traité d’electro martiale paru en 1998) et dans lesquelles Closer replonge la tête la première, sans ménagement. A l’image de Disconnect, un de ses plus glaçants morceaux, Closer est un disque à trous, qui tisse une fascinante toile faite de silences, d’arythmies, de micromotifs lancinants et de percussions mates et lointaines. Invité à reconstituer ses structures bancales, l’auditeur, décontenancé puis pris au jeu, recevra sans défense les assauts des morceaux suivants. Et laissera Plastikman s’approcher. Tout près.
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