De Marseille à Nashville, un suave massage jazz et electro.
Au siècle dernier, on appelait ça le trip-hop, une nouvelle cuisine suave vite transformée en recette fastfood déclinable au kilomètre par quelques trafiquants en sensualité bon marché. Une façon d’assaisonner les restes – hip-hop alangui, BO grandiloquentes, soul ténébreuse – dont Alif Tree s’amusait sur son précédent album French Cuisine, bilan d’une vie bourlinguée de rock en jazz, de musiques de film (Morricone, de Roubaix) en electro. Alif Tree s’y révélait virtuose : son instrument était le studio, home sweet home depuis des années, où il bricole aussi bien pour Tony Joe White que pour les jingles MTV ou les jeux vidéo.
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Clockwork : la mécanique est remontée, autoritaire, mais le tic-tac reste souple, suave, aléatoire même, tempo idéal pour ce parcours hypnotique qui l’a trimballée de Marseille à Nashville. Et du somptueux Reality au mélancolique et fourmillant Dead Flowerz, ce trip-hop se révèle un trip mouvementé, pittoresque, évitant soigneusement les autoroutes pour se goinfrer de cahots, de broussailles, d’allées sombres – et aussi, malheureusement, de cul-de-sac, comme sur un Mai braillard et clinquant.
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