Six mois à peine après son magnifique Lester Young paru aux mêmes éditions Fayard et qui a obtenu un prix de l’Académie Charles Cros, Alain Gerber récidive avec cette fois un portrait du trompettiste hard-bop Clifford Brown, figure météorique géniale de l’histoire du jazz, mort en 1956, à vingt-cinq ans, dans un accident de voiture […]
Six mois à peine après son magnifique Lester Young paru aux mêmes éditions Fayard et qui a obtenu un prix de l’Académie Charles Cros, Alain Gerber récidive avec cette fois un portrait du trompettiste hard-bop Clifford Brown, figure météorique géniale de l’histoire du jazz, mort en 1956, à vingt-cinq ans, dans un accident de voiture après avoir tranquillement révolutionné la trompette jazz dans sa quête d’équilibre et de perfection. Sur un mode résolument romanesque, Gerber dessine le portrait d’un homme paradoxal, sage et discipliné le jour, improvisateur flamboyant consumant ses nuits jusqu’aux petits matins blêmes, sitôt que la musique le traversait. Partenaire de Max Roach, Sonny Rollins, Art Blakey, etc.) Brown aura été l’un des nombreux anges foudroyés de cette musique de l’éphémère. C’est son histoire glorieuse et tragique que nous raconte Gerber, avec son art du détail et sa finesse d’interprétation habituelle ? sans jamais oublier de nous faire entendre simultanément la petite musique intime d’une époque à la fois rapide, insouciante et travaillée souterrainement par des mouvements de revendication identitaires qui n’allaient pas tarder à exploser.