L’un et l’autre sont des hommes qui savent faire chanter les femmes, avec une expertise et une attention de grands amants : Dean Wareham et Dave Roback. Le premier (ex-Galaxie 500 ou Luna) a fait se pâmer Britta Phillips, Laetitia Sadier (Stereolab) ou Lacee ; le second (ancien Rain Parade, Opal ou Mazzy Star) a […]
L’un et l’autre sont des hommes qui savent faire chanter les femmes, avec une expertise et une attention de grands amants : Dean Wareham et Dave Roback. Le premier (ex-Galaxie 500 ou Luna) a fait se pâmer Britta Phillips, Laetitia Sadier (Stereolab) ou Lacee ; le second (ancien Rain Parade, Opal ou Mazzy Star) a condamné au râle ultime des voix aussi déterminantes que Kendra Smith ou surtout Hope Sandoval. Deux grands metteurs en son de voix tragédiennes, qui se partagent ici, avec Olivier Assayas, l’égérie Maggie Cheung, pour quatre authentiques chansons, loin des caprices des disques d’actrices.
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Car, comme souvent chez Assayas, la musique reste dans Clean l’influx le plus intime et personnel du réalisateur ? une matière première qu’il serait insensé, comme trop de réalisateurs, de déléguer aux mains froides de professionnels. Le reste de cette somptueuse BO possède donc la cohérence et l’âme propre à ces compilations amoureusement picorées dans un parcours de fan, annulant la géographie et court-circuitant le temps. Ici, Eno peut ainsi côtoyer Tricky en toute logique, le punk-funk new-yorkais de Metric jouxter la new-new-wave sèche des Allemands Notwist : Assayas possède une mémoire trop sensible et vivante de la musique pour se laisser piéger par la nostalgie ou la course aveugle à l’air du temps. Son actrice fétiche, c’est elle : la musique.
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