L’ancien ministre de l’Intérieur n’est pas très fan de rap.
Invité sur l’antenne de Sud Radio ce dimanche 14 février dans une émission intitulée Le brunch politique, Claude Guéant a tout simplement appelé au boycott de Nekfeu. Après des questions sur la prolongation de l’état d’urgence, la crise des migrants et le triste anniversaire de la mort d’Ilan Halimi, un sujet improbable débarque dans la conversation par la voix de Louis Morin, le journaliste chargé d’interviewer l’ancien ministre : « Claude Guéant, vous connaissez le rappeur Nekfeu ? ». Réponse : « Non je suis désolé, ce n’est pas mon style de musique. »
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« C’est insoutenable ce qu’il a dit »
Le ricanement embarrassé de Claude Guéant ne suffit pas à détourner le journaliste de sa quête de soufre. Louis Morin enchaîne donc avec une improbable compression des époques et des contextes en rappelant que le rappeur a obtenu une Victoire de la Musique ce week-end alors qu’en 2013 il réclamait un « autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo ». Les paroles, tirées de la bande originale du film La Marche, avaient alors fait l’objet d’une polémique sur laquelle Nekfeu s’est plusieurs fois exprimé en s’excusant par un communiqué et à longueur d’interviews. Vous pouvez écouter l’extrait aux alentours de 28 min sous ce lien avec la réponse de Claude Guéant :
« Nous sommes dans un pays de liberté, la meilleure réaction c’est que les auditeurs de ce monsieur cesse de l’écouter et d’acheter des disques. C’est insoutenable ce qu’il a dit »
Le journaliste prend alors la précaution différée de préciser à l’ancien ministre que le texte de Nekfeu a été écrit bien avant l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie.
« Ce n’était quand même pas à dire » ajoute Claude Guéant. « Je ne suis pas du tout un supporter de Charlie Hebdo. Les écrits de ce journal ne me plaisent pas mais il n’empêche qu’il a le droit de vivre, d’exprimer ce qu’il a envie. »
Guéant sous le coup d’une condamnation
Une conception de Charlie qui colle finalement à celle exprimée par Nekfeu dans notre dernier entretien croisé avec Virginie Despentes.
Reconnu coupable de « complicité de détournement de fonds publics et recel » le 13 novembre dernier dans l’affaire des primes en liquide du Ministère de l’Intérieur, Claude Guéant a été condamné à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction d’exercer toute fonction publique. Il a fait appel de cette décision mais aucune question du Brunch politique ne portait sur le sujet dimanche sur Sud Radio.
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