Les oreilles alliées de la brunette à lunettes croisée au concert et la bouche confiante du bel indie-ténébreux emballé au bar ne sauraient mentir : ce sont les conseils de ces camarades et prescriptions sous le manteau qui ont façonné le succès programmé de Clap Your Hands Say Yeah. Pas la hype, mais un bouche […]
Les oreilles alliées de la brunette à lunettes croisée au concert et la bouche confiante du bel indie-ténébreux emballé au bar ne sauraient mentir : ce sont les conseils de ces camarades et prescriptions sous le manteau qui ont façonné le succès programmé de Clap Your Hands Say Yeah. Pas la hype, mais un bouche à oreille à l’ancienne, au mérite ; à l’image du groupe, jusqu’au-boutiste du do it yourself ayant réussi, à force de blogs et de MP3, à vendre quelques palettes de son disque avant même de poser le moindre paraphe au bas d’un contrat.
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Bowie, Talking Heads, New Order et à peu près tous ceux que vous voudrez : Clap Your Hands Say Yeah, premier album des New-Yorkais, est irisé de références nobles. Mais loin du ronronnement atone de l’armée des moines copistes, ces encyclopédistes-ci sont dopés par l’adrénaline de sauteurs à l’élastique, bouillonnant d’un sang à la chimie imprévisible et habités d’un indomptable vice ? la voix haut perchée et élastique d’Alec Ounsworth est un virus vigoureusement euphorisant.
Diablement mélodique, leur rock est de type Velcro, et plutôt puissant ; les circonvolutions de l’épatant Heavy Metal, notamment, collent à la tête comme le sparadrap aux doigts du capitaine Haddock. D’une grande malignité, cascadeurs furibards, ces morceaux dérapent dans leur propre énergie et s’illuminent d’une ferveur pas entendue depuis, au hasard, The Arcade Fire – écouter le beau et bottant Let the Cool Goddess Rust away, puis mourir heureux.
Ils font chialer les neurones aussi naturellement qu’ils remuent les couennes, se sentent tout autant à l’aise dans l’intimité confortable d’un sofa que dans les sueurs acides du dance-floor. Vous pourrez ainsi, selon vos humeurs, vous émouvoir du mur du son sensible de In This Home on Ice ou vous démettre les membres au rythme du très drôle The Skin of My Yellow Country Teeth. Le torse est fier, la tête haute, le sourire optimiste et conquérant : la bouche disait vrai, l’oreille acquiesce, et le phénomène ne fait que débuter.
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