Délicat et habile, le nouvel album de la Française est un ravissement.
Le nouvel album de Claire Diterzi a emprunté son nom à celui d’un événement organisé en 1863 : les trois mille oeuvres refusées par le jury du Salon officiel de peinture et de sculpture furent réunies au palais de l’Industrie. Jugées trop fantaisistes pour être exposées dans la sélection officielle, elles furent rassemblées au “Salon des refusés”, une sorte de grand-messe de la contre-culture avant l’heure.
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Le titre du disque s’est décliné au féminin pour devenir Le Salon des refusées. Et pour cause : il a été composé lors du séjour de Claire Diterzi à la Villa Médicis en 2010, séjour qui avait à l’époque engendré une petite tempête, d’aucun jugeant que la musique non savante n’avait pas sa place dans l’institution romaine…
De ces rejets, Claire Diterzi a imaginé un album qui s’inscrit parfaitement dans sa discographie : changeant, multiple, surprenant. Il s’ouvre sur le très rock Le Roi des forêts, avant de laisser place à des ritournelles folk sous inspiration médiévale (Cadavre exquis, Le Bal des pompiers). Une reprise des Doors (Riders on the Storm) côtoie une ballade délicate (Corps étrangers).
Le tout est porté par la voix de la chanteuse, qui virevolte et cavale dans les airs pour raconter les histoires d’amour. Il y a un an, Camille faisait l’unanimité avec Ilo Veyou, un album qui pourrait être cousin de celui-ci. Souhaitons à ce Salon des refusées le même accueil chaleureux.
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