Ultraista, nouveau groupe de Nigel Godrich, la belle pop acide de Chains of Love, l’électro sombre d’Edimbourg, les chansons estivales de Lace Curtains, la britpop de Taffy : cinq groupes à suivre.
CHAINS OF LOVE
« Les chaînes de l’amour » se nomme cette large troupe Canadienne de Vancouver menée, vous l’aurez sans doute remarqué sur la photo ci-dessus, par les deux craquantes Nathalia Pizzaro et Rebecca Marie Law Gray. L’amour serait plutôt pour les mélodies clinquantes, étincelantes, naïves et follement 60s que le groupe déroule sur ses chansons souvent tubesques. Les chaînes seraient celles, rouillées, griffantes, pleines de virus menaçants avec lesquelles il fouette, sans vergognes ni retenue, lesdites joliesses mélodiques : il est donc ici question d’un savant et charmant mélange entre douceur et coups de trique, entre légèreté pop et envoûtements psychédéliques, entre soleils radieux et caves soniques, entre jeans déchirés et dentelles légères. Et c’est si bien foutu qu’on s’attache assez vite.
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ULTRAISTA
De Nigel Godrich, on sait évidemment à peu près tout : membre honoraire de Radiohead dont il est le sorcier sonique, membre à plein temps d’Atoms for Peace monté avec Thom Yorke et Flea notamment, producteur ou collaborateur, à travers les âges, de gens plutôt fameux comme Beck, The Divine Comedy, Travis, Charlotte Gainsbourg ou Paul McCartney, responsable de l’excellent programme TV From the Basement. De son nouveau groupe, Ultraista, on ne sait en revanche que peu de chose. Le groupe est un trio, monté avec Joey Waronker (également dans Atoms for Peace, copain et batteur pour Beck, les Smashing Pumpkins, Elliott Smith ou R.E.M.) et la chanteuse Laura Bettinson, et n’a pour l’instant publié que deux morceaux. Mais deux morceaux qui, au-delà de la caution Nigel Godrich, laissent à penser que le groupe va faire remuer quelques dizaines de milliers de derrières dodus en même temps qu’il fera s’agiter quelques synapses amateurs de pop : électronique, rythmique, tribal, légèrement tordu mais mais foncièrement pop, chanté dans acidulé, ça sent le tube potentiel.
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LACE CURTAINS
On a déversé beaucoup, beaucoup d’amour, de sueur et de fluides divers sur le garage crasse mais brillant des gredins Harlem et de leur album Hippies, qui rushe encore régulièrement dans nos tympans quand il est besoin, lors des petits plats moraux, de se coller un vaillant coup de pied au derrière. On surveillera donc avec bienveillance les aventures en solo de l’un de leurs membres, Michael Coomer, qui s’étire les électricités et ajoute un peu de romantisme à son vinaigre avec son projet parallèle Lace Curtains. Les deux morceaux que le zigoto a publiés, avant un album à venir le mois prochain, promettent pas mal : plus carrés et plus ronds (oui oui) que ceux d’Harlem, habité du même naturel mélodique, celui qui fait coller les chansons, en une écoute, aux neurones, ils pourraient être une bande-son idéale du début de l’été.
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TAFFY
Vous croyiez que la Britpop avait disparu? Absolument pas : elle est simplement allé se refaire une santé à Tokyo. Une sacrée santé, d’ailleurs : écoutez le bruitiste et furax Tune in a Jar ci-dessous et laissez vos esgourdes se déchirer, sans douleur, sur ces guitares shoegaze et volcaniques et sur ce mur du son aux arrêtes tranchantes, ou laissez-vous un peu plus tranquillement porter par les houles changeantes et le songwriting élastique de la jolie M23-7-8 et remémorez-vous les émois vécus lors des premières écoutes d’Echobelly ou d’Elastica. Pas de triste passéisme ici pour autant : juste de très bon morceaux, parfaitement écrits, impeccablement mis en son.
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EDIMBOURG
Comme une menace, rond, minimal et puissant, le son des deux Parisiens rampe, rampe, rampe, comme en conquête noires des âmes perdues, les morceaux, l’électronique, les chants se tordent en tous sens comme des incantations et psalmodies pour cathédrales modernes. Si le groupe invoque The xx parmi ses influences, on notera surtout celle de The Knife et, découlant, celle de Fever Ray. Car il se passe ici les mêmes sorcelleries passionnantes, il se peint le même noir lumineux et phosphorescent que chez la passionnante Suédoise : Edimbourg est un duo pour l’orée du sommeil, mais lui seul sait vers quels territoires, beaux ou effrayants, étrangement colorés ou sombre comme l’abysse, il emportera vos songes.
Edimbourg sur l’inRocKs lab
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