On est prêts à vous rembourser le prix de votre clic si les bientôt énormes Anglais Fixers, l’extraordinaire Pat Jordache, le tordu Com Truise, le mystère Just a Number 05272011, si John Grape ou si l’à suivre Fanny Bloom ne vous plaisent pas.
FIXERS
La Grande-Bretagne a déjà commence à rebondir, le reste du monde ne devrait pas tarder à la rejoindre dans ses cabrioles –s’il veut se garantir quelques jolis lendemains de fête furibarde, on lui conseille même de se magner le derrière. Fixers, venus d’Oxford comme Supergrass ou les Young Knives ou Foals ou Stornoway, ou Radiohead mais ça n’a vraiment rien à voir, fait des chansons qui semblent n’avoir qu’un but : faire danser la Queen Mother, une pillule bizarre sur la langue, les zygomatiques crampés, le pogo bienheureux. Mélodies solaires, rythmiques TNT, refrains pour masses béates, Fixers est déjà grand, Fixers a de l’or dans les doigts et des fissions nucléaires dans les muscles, et Fixers pourrait donner aux Kaiser Chiefs la furieuse envie de prendre leur retraite.
MySpace
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<a href="http://fixers.bandcamp.com/album/amsterdam">amsterdam by fixers</a>
http://www.youtube.com/watch?v=6TBmgu6sdtQ>
PAT JORDACHE
Merci à l’ami Julien F. des élégants Chinatown, pour ne pas le nommer, de nous avoir mis sur la piste du Montréalais Pat Jordache : on ne la quitte plus, depuis, d’un micron. Pas simple, pourtant, car le chemin emprunté par l’ex-Sister Suivi et copain d’Islands ou de tUnE-YaRdS, signé par Constellation après avoir publié lui-même son album Future Songs sur Bandcamp l’année dernière, est aussi sinueux qu’instable -donc forcément passionnant. Enregistré dans l’économie des moyens mais suffisamment inventif pour réinventer la poudre de perlimpinpin, le rock sans limite du Canadien est une merveille d’écriture sensible, de cascades discrètes, d’arrangements majeurs, de beautés venues d’ailleurs, de voix d’outre-tombe, de montagnes russes en bois d’ébène, de cimes en mousses ou d’abîmes en papier de verre. On pense, notamment car on pense à beaucoup de choses, à un TV On The Radio lunaire ; c’est dire si on en pense du bien. Un des morceaux, splendide, de Future Songs s’intitule Get It (I Know You’re Going To) : bien vu, on n’a pas hésité plus d’une seconde à acheter Future Songs.
MySpace
Get It (I Know You’re Going To) by Constellation Records
Morceau Phantom Sound à télécharger à cette adresse.
JUST A NUMBER 05272011
« Information générale : musicien/groupe ». Merci Facebook. Provenance, supposée : l’Ile de Man. Merci Soundcloud. En sait-on plus ? Non. Depuis que le mystérieux Just a Number 05272011, ce nom qui va rendre Google maboul, a publié ses premiers morceaux ou vidéos il y a quelques semaines, les esprits s’interrogent autant qu’ils se passionnent. Sont-ils un, sont-ils plusieurs ? Sont-ils réellement Britanniques, ou Suédois ? Sont-ils The Knife sous une autre identité, un Fever Ray qui ne dirait pas son nom ? Et pourquoi « 05272011 » et pas « 666 », souffle sataniste qui collerait parfaitement à leur (à son?) électro-pop viciée, sorcière, envoûtante ? Et pourquoi pas « 555 », puisque les morceaux publiés jusqu’ici montrent une maîtrise quasi-divine des éléments –la glace et le feu, la terre en mouvements et l’air en souffles tempétueux ? Et cette date, car c’est bien une date, le 27 mai 2011, que signifie-t-elle ? Le sourcil levé et l’esprit curieux, on suit. Mais pas besoin de savoir pour trouver ça beau.
Soundclound
BUSINESS by Just a number 05272011
THE PAIN by Just a number 05272011
Com Truise
Récemment signé sur l’excellent Ghostly après avoir disséminé un peu partout ses morceaux ou remixes tordus et passionnants, Com Truise, du New Jersey, va sans doute devenir un top gun des soirées un peu patraques. Celles où l’on danse dans la sueur mais dans le noir, où l’on a des envies de sexe avec des aliens, où la tête finit par trop tournicoter pour savoir tout à fait où l’on en est avec ses membres. Celles, bizarres et généralement chimiquement peu sobres, où un DJ arrive à planquer des bouts de Boards of Canada dans des morceaux à la moiteur sub-tropicale, à coller des fantômes venus de l’espace dans des synthés plastiques, à déplacer Miami au Groenland, à transposer les outrances 80s dans un avenir encore très incertain. Plus incertain, en tout cas, que celui de cet Américain au nom drolatique : lui, il va cartonner.
Site officiel
http://www.youtube.com/watch?v=qOz5dNtAJd0
http://www.youtube.com/watch?v=ECp_O_rRH5Q
http://www.youtube.com/watch?v=XmD8JQTLKt4
Nombreux morceaux à télécharger sur Stereogum
FANNY BLOOM
On a beaucoup suivi La Patère Rose. On suit les trois Sherbrooklyno-montréalais de si près que c’est leur génial album de pop bubblegum, acide, sensuelle et arc-en-cieux qui a fini par nous suivre, à la trace, depuis plus d’un an, en haut comme en bas, en couleurs ou dans les noirs ou dans les blancs. Le coeur a ses impératifs, il ne nous a pas laissé le choix, il ne nous laissera aucune latitude, pas plus de lassitude : on continuera, longtemps, à suivre La Patère Rose. Sauf que. Mauvaise nouvelle, désespérante nouvelle, celle qui nous fait exceptionnellement tricher, six groupes pour le prix (gratuit) de cinq : la Patère Rose, c’est officiel, c’est fini, et les trois zazous, pour ceux qui ont la chance d’être du bon côté de la mare atlantique, donneront leur ultime concert le 21 juin au Cabaret du Mile End de Montréal.
Le 21 juin ? Premier jour de l’été. Paradoxe : un groupe adoré se sépare mais les beaux jours commencent à peine à rayonner. Kilojules et Roboto continuent au sein de Misteur Valaire : le formidable groupe commence à peine à déployer ses joies en Europe, son album Golden Bombay sort le 23 juin sous nos latitudes, on en reparlera, longuement, ça vaut le coup, pas qu’un peu. Mais aussi, mais surtout : séparée de ses camarades mais pas moins solaire, au boulot sur sa carrière en solo, Fanny Bloom semble prête à fusionner encore un peu plus fort. Car Fanny Bloom est une étoile, une vraie, du Nord, d’un type rare qui enlumine les vies. Car Fanny Bloom est une sacrée forte tête, et une sacrée fille, ou inversement, et vice et versa. Car Fanny Bloom a une voix acrobate, car elle est plus féline qu’un léopard et plus multicolore qu’un oiseau exotique, car ses chansons sont littéralement merveilleuses, sensées et sensibles, naïves et profondes, douces ou violentes. Car elle est une songwriter et une parolière de plus en plus douée -du premier album éponyme au magnifique EP Waikiki, son don a décollé de manière exponentielle, pour reprendre un très inadéquat vocable mathématique.
On est peut-être un peu con, mais on y mettrait notre tête, nos doigts, tout ce qui dépasse à couper : Fanny Bloom est promise à de stratosphériques destinées. Ne serait-ce que dans vos âmes. Elle enregistre actuellement son premier album, dont on ne sait pas encore grand chose, sinon qu’on l’attend comme une résurrection. La Patère Rose, c’est fini? Ce n’était que le début.
<a href="http://musique.lapatererose.com/album/waikiki">Waikiki by La patère rose</a>
<a href="http://musique.lapatererose.com/album/la-pat-re-rose">La patère rose by La patère rose</a>
JOHN GRAPE
A Reims, c’est désormais certain, il n’y a pas que le champagne qui pétille : avec les merveilleux Bewitched Hands et les fantastiques The Shoes, on peut également compter sur John Grape pour ajouter de belles et éclatantes bulles aux mondes trop ternes. Déjà très remarqué lors des dernières Transmusicales de Rennes et fin paré à exploser, le groupe a dans le sang une écriture protéiforme et à l’agilité mélodique renversante (Wiser, toute en circonvolutions pop, éclats rock et surprises permanentes), le goût des arrangements fins, la capacité à polir les boiseries folk comme à gratter l’électricité rock, un peu de sang blues et de très jolis rêves. Au final : des morceaux qui donnent déjà très, très envie de se faire bouillir les neurones.
John Grape sur l’inRocKs lab
http://www.youtube.com/watch?v=jthuOOW2iNg
http://www.youtube.com/watch?v=6aUGKSXCNKI
http://www.youtube.com/watch?v=ktySA15Vjys
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