Certains ont commencé à se faire un nom, d’autres attendront l’an prochain : cinq révélations assurées du Festival Les Inrocks Volkswagen.
ALT-J (Δ)
Quatre lettres, un symbole que l’on a vu partout depuis mai, de leur pochette de disque en origami aux doigts des spectateurs pendant leurs concerts. Alt-J (Δ) a débarqué au printemps avec An Awesome Wave, premier album à la beauté sidérante bâti dans la noirceur de Leeds où ses quatre membres se sont rencontrés. Prodigieusement produite, leur pop déconstruite, tortueuse, sans règles ni limites, a conquis les coeurs. Ils ont même été nominés, cette année, au prestigieux Mercury Prize britannique, qu’ils ont toutes les chances de remporter. En live, ils mêlent voix de craie, beats syncopés et guitares pleines de reverb avec une étonnante sensualité. 2012, année du triangle, on veut bien le parier.
Ondine Benetier
Le 8 novembre à Paris (Boule Noire)
Site officiel
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WILLY MOON
Notre première vision de Willy Moon est un choc : une vidéo de danseur mondain, gigolo sonné en tuxedo de location de Las Vegas, se déhanchant comme dans un cartoon salace sur un rockabilly futuriste. On ne connaît alors rien d’autre de Willy Moon, mais on lui promet la lune. Ce grand échalas vient en fait de Nouvelle-Zélande, mais c’est à Londres qu’il s’est inventé ce son électrocuté, répondant par des spasmes et des hoquets lubriques à la musique hachée, lacérée, de son groupe de filles farouches. Vous ne connaissez peut-être pas encore son drôle de rock réduit à un squelette épileptique, même si deux de ses chansons sont déjà utilisées par des publicités – et pas pour de la gomina –, mais en 2013, il vous faudra apprendre le twist, le jerk et le pogo, à gogo.
JD Beauvallet
Le 9 novembre à Lille, le 10 à Paris (Cigale), le 11 à Nantes, le 13 à Toulouse
Site officiel
PALMA VIOLETS
C’était leur septième concert et il n’aura pas fallu plus de deux chansons pour décider d’inviter ces jeunes Anglais à notre festival. Refrains pyromanes, attitude de milords demi-sel, guitares à remous et double chant hautain : c’est toute une tradition de pop anglaise ardente que prolongent ces jeunes teignes. Pas étonnant que le label Rough Trade, témoin et surtout acteur de cette agitation depuis l’incendie punk, ait recruté ces gandins, héritiers énervés de Clash, des Libertines mais aussi d’officines nettement plus complexes, psychédéliques ou illuminées, comme WU LYF. Beaucoup de références pour un groupe dont la discographie se limite à un seul single, mais dont les concerts flamboyants balaient déjà d’un revers de main cette valse des étiquettes. Bientôt, on ne comptera plus les jeunes groupes anglais influencés par les Palma Violets.
JDB
Le 9 novembre à Paris (Boule Noire)
Site officiel
SAINT MICHEL
Plus encore que pour leur simple origine géographique commune – Versailles –, c’est surtout pour cette capacité à composer une pop universelle à base de refrains Super Glue et de déhanchements canaillous que l’on peut déjà rapprocher les jeunes Saint Michel de Phoenix. Surtout que le duo emprunte également à ses aînés cette science faussement nonchalante de la production léchée, FM et très variable, entre lissages synthétiques et mélancolies organiques. Avec des merveilles comme Katherine, ces deux garçons pourraient dans les prochains mois – et sans forcer – grimper un Everest pop global, puis contempler de tout en haut un monde conquis et amoureux.
Thomas Burgel
Le 9 novembre à Paris (Boule Noire)
Saint-Michel sur Facebook
http://www.dailymotion.com/video/xtfk4t_saint-michel-katherine_music
WILD BELLE
Quelques morceaux sur le net et une poignée de concerts, dont un passage très remarqué au festival américain South by Southwest, ont suffi à braquer les projecteurs sur Wild Belle, duo de Chicago composé d’un frère et d’une soeur. Natalie et Elliot Bergman composent des tubes pop collants, sensuels et groovy. Saxophone hérité des Specials, claviers futuristes, groove r’n’b et basses reggae : on pense à des chansons d’Amy Winehouse qu’aurait produites Gorillaz, à du Lily Allen croisé avec Santigold. It’s Too Late, ment le titre de leur récent single. Au contraire : le groupe, qui vient de signer un contrat avec Columbia, sera une des révélations de 2013.
Johanna Seban
Le 9 novembre à Lille, le 10 à Paris (Cigale), le 11 à Nantes, le 13 à Toulouse
Site officiel
http://www.youtube.com/watch?v=CthjpHTJIwQ
Mais le chapitre des découvertes ne serait évidemment pas complet sans les nombreux groupes de l’inRocKs lab, nombreux à voler désormais de leurs propres ailes, à planer même pour certains aux même altitudes que les plus « fameux » des formations de la riche programmation du festival : Yan Wagner, Mermonte, Caandides, Granville devraient notamment faire quelques heureuses étincelles. Tour d’horizon complet des inRocKs lab au Festival, et extraits pour saliver d’avance, à cette adresse.
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