Charmeuse Riff Cohen, fou Islet, passionnant Royal Canoe, lumineux Crash & the Bandicoots, prometteur Bengale : cinq groupes à suivre.
ISLET
On était venus, à la Flèche d’Or, venus voir nos récents chouchous Pinkunoizu, et ce fut fantastique. C’est pourtant, ce soir là, les furieux Gallois Islet qui se sont imprimés le plus profondément dans les tympans, acouphènes compris, dans les rétines, effarées, et dans les esprits, un peu perdus : le groupe nous a, presque littéralement tant la claque fut puissante, mis sur le cul. Habité, possédé, alambiqué, sonique, percussif, terriblement remuant et efficace sur scène, Islet semble maîtriser une grammaire qui n’appartient qu’à lui et un vocabulaire pour lequel il n’existe encore aucun dictionnaire, enchaîne des morceaux qui ne ressemblent à rien mais finissent pourtant par former, dans les ciboulots maraboutés, des petits tubes improbables, font progresser leurs compositions folles et psychotropes, parfois d’une saisissante beauté, à la lisière de l’abîme, en prise de risque permanente, proche de la chute mais acrobate à chaque fois. Passionnant pour l’intellect autant qu’exaltant pour les corps : à en perdre, à la fois, l’équilibre et la raison.
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ROYAL CANOE
OK, l’été n’a jamais paru aussi loin qu’en cette fin de printemps, les peaux sont pâles et les taux de sérotonine se traînent dans les abysses. On peut pourtant accélérer l’arrivée des jupes courtes, les petites danses joyeuses sur le sable blanc, les apéros tardifs sous les platanes : il suffit de se tourner vers les six Canadiens Royal Canoe. Petits chercheurs sérieux mais savants fous de la pop, version douce d’Animal Collective allant piquer leurs soleils atomiques sous des tropiques inédites, pas toujours loin non plus, donc, de Vampire Weekend, les garçons ont déjà à leur actif quelques morceaux aussi fous que beaux, chauds et luxuriants comme une Amazonie sauvage, ou chaloupés comme une balade en boutre sur l’Océan Indien dans le soleil couchant, ou sexy comme un nuit torride dans la discothèque interlope d’une cité futuriste, ou habités comme les hymnes de plaisirs à inventer. Ce sera à vous de choisir : les horizons, ici, sont larges.
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CRASH & THE BANDICOOTS
Quatre jeune garçons et filles du sud de l’Angleterre, un nom de jeu vidéo, une lo-fi de haut profil et, surtout, déjà, une poignée de chansons qui pourraient nous coller, des mois durant, une radieuse banane sur les visages : Crash & the Bandicoots ont une jolie tendance à tout prendre à la légère mais à faire les choses avec sérieux, à prendre une pop de travers et à la mettre sens-dessus-dessous, à inventer des maxi-tubes dans un apparent et très trompeur minimalisme, à bricoler les envies de mélodies brillantes avec un talent de MacGyver pop (ou « comment faire énormément avec peu ») ; on pense, parfois, à un Of Montreal qui aurait oublié d’en faire (beaucoup) trop. Les amateurs de chansons tordues et de n’importe quoi réjouissant devraient trouver là leur petite dose de plaisir cinoque.
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RIFF COHEN
Partis assister à un concert des ultra-pop The Young Professionals, on tombe, surprise magique place Rabin à Tel-Aviv le 22 avril, sur un trésor dont vous risquez, si le monde est juste, d’entendre beaucoup parler ces prochaines mille et une nuits et journées. Diablement charmante, surdouée sur scène et tout aussi forte sur disque, Riff Cohen est une Israélienne francophone installée à Jérusalem dont les chansons francophones, orientalisantes et modernes, au croisement des points cardinaux, sans boussole fixe ni racines trop fermement établies, aux textes faussement naïfs, vraiment drôles, parfois sombres mais dont la poésie simple adhère toujours immédiatement aux âmes, aux compositions qui naviguent, absolument libres, quelque part entre Rachid Taha, le Clash de Rock the Casbah, les Rita Mitsouko, Tricky ou Cocorosie, nous plaisent déjà beaucoup. Beaucoup beaucoup, même.
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BENGALE
L’air est décidément doux à Bordeaux. Soko, Crane Angels, Petit Fantôme, JC Satan : dans tous les genres, sur tous les horizons, la ville semble depuis quelques mois semer aux quatre vents ses groupes épatants et promesses en devenir. L’un des derniers en date, dont nous avons déjà parlé ici d’ailleurs, est Bengale : cinq jeunes garçons et filles qui ont de la pop une idée pure, aérienne, faussement naïve, un brin chill et discrètement électronique, capable de petits tours classiques ou d’étonnantes virées discoïdes, cinq jeunes gens qui, avec les deux titres déjà publiés (les excellents Le Dernier tramway et Ocean Sun), prouvent déjà qu’ils savent écrire de très beaux morceaux. La suite, vite.
Fiche inRocKs lab
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