Magnifique Mermonte, bondissant O Safari, envoûtante Cold Specks, géniaux Drink to Me, incendiaire We Are Standard : cinq groupes à suivre.
MERMONTE
On a vu quelques camarades rennais publier sur Facebook des statuts flamboyants d’amour en sortant d’un récent concert de Mermonte au Jardin Moderne, on en a même vu décréter qu’ils avaient trouvé avec eux « le meilleur groupe pop du monde ». On n’ira peut-être pas jusque là, pas encore du moins, mais en se précipitant sur les quelques morceaux publiés par le groupe de Ghislain Fracapane, on s’en approche presque sans retenue : aussi foisonnant que Sufjan Stevens, aussi beau que Midlake, aussi fou que Tortoise, arrangé dans l’opulence et dessiné dans la délicatesse, pas forcément toujours loin de nos autres chouchous rennais Montgomery, Mermonte accouche de véritables miracles à chaque chanson. Le premier album du groupe arrive dans quelques semaines, on en reparlera alors beaucoup plus longuement.
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DRINK TO ME
Il faudra, un jour, se pencher d’un peu plus près sur l’Italie, cette botte qui, vue d’ici, ressemble à un immense Antarctique stérile pour bons groupes indés mais qui, de près, peut sans doute révéler quelques jolies perles. Ainsi des Turinois Drink to Me, sur la belle piste desquels nous a mis une certain Jean-Marie « Almighty » S. (à la maman duquel on fait d’ailleurs coucou) : curieux, chercheur, fouineur, le groupe passionne instantanément avec des morceaux parfois aussi tordus et acides que ceux d’Animal Collective, parfois aussi ravageurs que les tubes les plus maousses de MGMT, parfois aussi anguleux et soniques que ceux de PVT, avec une électro-pop stellaire, mélodiquement superglue, parfaite pour se mettre en (bonne) humeur quand les ombres prennent le dessus sur la lumière.
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COLD SPECKS
La demoiselle a grandi en banlieue de Toronto (Etobicoke, ça ne s’invente pas) mais chante sa soul comme si c’était le sud américain qui lui avait soufflé ses douleurs prégnantes et états d’âme profonde : entre une Alela Diane glacée et une version (beaucoup) plus luxuriante de la magnifique Mirel Wagner, les chansons soyeuses, vénéneuses, obsédantes d’Al Spx (ne cherchez pas ses voyelles, elle les garde pour son chant de sirène triste) sont des odes au temps qui passe, qui caressent les époques, explorent le passé pour mieux en imaginer l’avenir, qui naviguent entre de doux étés et de rudes hivers, qui sont orchestrées avec un goût rare pour les équilibres fragiles, qui sont magiques comme un envoûtement.
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WE ARE STANDARD
On a vu les Basques, récemment, un soir de semaine un peu lasse, à l’International. Premiers morceaux : on pense à une vague resucée de Primal Scream, certes pas désagréable mais qui ne péterait pas trois pattes à un canard, même de Tchernobyl. Puis le groupe, morceau après morceau, a fini par développer et varier sa grammaire et les réserves initiales sont tombées, les unes après les autres, comme s’effondre un château de cartes et de certitudes : incendiaire, enfilant les tubes chauds-bouillants comme s’il s’agissait d’une langue maternelle, mené par un chanteur aussi hilare qu’hilarant, capable de morceaux souples ou de chansons anguleuses, parfois pas très loin des !!! ou de The Rapture (du moins sur scène) le groupe a fini par nous les casser, les trois pattes, et nous coller leur sacré soleil aux zygomatiques.
O SAFARI
On avait notamment croisé il y a quelques mois les deux rennais sur un remix formidable de leurs copains Juveniles, l’excellent Ambitions, et O Safari avait déjà dépassé les autres remixers de la tête, remuante, des épaules, chaloupées, et des jambes, en secouages permanents et cinoques. On recroise à nouveau les deux Rennais, et on n’a sans doute pas fini d’entendre parler d’eux : leur single Taxi est une petite bombe de pop électronique qui fait décoller semelles et synapses, un tube impeccable et instantané, vintage et futuriste, un blockbuster pour dancefloors en fusion. A suivre, mais bien échauffé pour éviter les claquages.
Fiche inRocKs lab
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