Et si, dès tout de suite, vous tombiez amoureux de Kwes, BRNS, Icana Abrahams ou April Was a Passenger? Cinq groupes à suivre, de près.
KWES
Encore, c’est une habitude, une passionnante signature Warp. Qui, si elle sort ces jours-ci son premier maxi pour le label, n’est pourtant pas inconnue, loin de là : à 24 ans, les horizons plus larges que les anneaux de Saturne, Kwesi Sey a déjà produit ou remixé ou travaillé avec Damon Albarn, Hot Chip, Ghostpoet, DELS, the xx, Speech Debelle, Micachu. Sacré CV. Mais sous son propre nom et avec ce maxi intitulé Meantime, son œuvre protéiforme et passionnante touche à autant de genres que tous ces gens réunis : soul futuriste, pop romantique, avant-garde douce, r’n’b en arcs-en-cieux, ses morceaux citent Robert Wyatt, Soft Machine, Scott Walker ou Brian Eno comme influences, vont chercher leurs beaux arabesques soniques chez Brian Eno, pourraient être une version en barbapapa d’Aphex Twin, ne ressemblent donc à rien de déjà connu, battu, rebattu. La pop du bonhomme est neuve, Bashful, en écoute ci-dessous, est une pure merveille ; nos âmes sont déjà conquises.
Site officiel
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http://www.youtube.com/watch?v=F5C_Dxt2MiU
BRNS
Leurs récents passages sur les scènes françaises, à L’Aérononef notamment, ont laissé quelques belles marques sur les esprits et, surtout, de sacrés bleus sur pas mal de membres endoloris mais joyeux. Leur morceau Mexico pourrait, les doigts dans le nez ou dans la prise, être un des tubes de l’année, les quelques autres en écoute sont presque au même niveau : quoiqu’il vous arrive avant leur prochaine tournée en France, conservez un peu d’énergie et beaucoup d’amour pour les Bruxellois BRNS, car ces garçons aux frontières inconnues, à l’énergie démente et aux belles petites expérimentations pourraient assez vite devenir votre groupe préféré, capable d’aller chercher de belles noises à Foals, d’être plus possédés que WU LYF ou de donner des coups de soleil à Vampire Weekend. Impressionnant.
En concert : le mai à 22 à Tourcoing (+ Django Django), le 26 mai à Clermont-Ferrand (Europavox), le 27 à Saint-Brieuc (Art Rock), le 1er juin à Paris (Machine du Moulin Rouge, avec Les Rincess, Gonjasufi et Vive la Fête), le 3 à Bulligny (Le Jardin du Michel)
Bandcamp
<a href="http://brns.bandcamp.com/album/brns">BRNS by BRNS</a>
INCAM ABRAHAM
Une bonne oreille camarade, croisée à South by South West, nous a parlé les yeux brillants du concert d’Incan Abraham, dont il sortait très émoustillé. On a noté, on a bien fait. D’abord installés dans l’Etat de New York, où ils ont peu à peu formé leur son, déménagés depuis à Los Angeles, où ils ont grandi et où ils continuent à le raffiner, les Américains forment un groupe ambivalent, à géométrie variable, dont les premiers maxis, tous disponibles en téléchargement gratuit sur leur Bandcamp, prouvent qu’ils sont déjà capables de belles et grandes choses. Soit une pop psychédélique, un rock en montagnes russes, des rythmiques qui ont passé beaucoup de temps sous le soleil, notamment africain ou caribéen ou pacifique, des petits tubes électro-soniques qui ne disent pas leur nom, mais collent vite à l’esprit. Comme chez BRNS ci-dessus, Vampire Weekend n’est jamais loin de ces chansons, WU LYF semble parfois leur prêter leurs hauteurs de cathédrales, Animal Collective rôde parfois dans leurs recoins, les atmosphères changent et les mélodies y sont belles.
Tumblr
http://www.youtube.com/watch?v=vwBbgyW7XLQ
<a href="http://incanabraham.bandcamp.com/album/ancient-vacation">Ancient Vacation by INCAN ABRAHAM</a>
<a href="http://incanabraham.bandcamp.com/album/sunscreen">SUNSCREEN by INCAN ABRAHAM</a>
<a href="http://incanabraham.bandcamp.com/album/adult-world-ep">Adult World EP by INCAN ABRAHAM</a>
HAIM
Même histoire. Une bonne oreille camarade, peut-être la même, nous a prévenus, quand nous sommes entrés au Red Eyed Fly à Austin pour l’un de leurs concerts à SWSX : Haim était, peut-être, l’une grosse côte pour les mois à venir. Non signée, mais ça ne saurait tarder –patrons de labels et tourneurs potentiels étaient, dans la salle, sans doute plus nombreux que les spectateurs sans intérêts sonnants et trébuchants. Il y a effectivement, peut-être, de quoi s’exciter : trois ravissantes et jeunes sœurs Californiennes, qui ont déjà fait les premières parties de Julian Casablancas, No Age ou The Bird and the Bee, et qui savent écrire des chansons, certaines excellentes certaines moins, classiques en apparence mais tordues en profondeur, pleines d’harmonies en complexes entrelacs, capables de petites excitations soniques, quelque part entre les vieux tubes 70s, un folk à épines, une pop musclée et quelque chose qui reste à définir. On verra sur la longueur, mais d’ici là, on surveillera de près.
http://www.youtube.com/watch?v=LXf4j0eeVOI
http://www.youtube.com/watch?v=w3Le2cDwCRM
http://www.youtube.com/watch?v=YgbEfvcuG3Q
APRIL WAS A PASSENGER
Il y a, chez les trois Parisiens, Minouche Briot, Anthony Caruana et Jérôme Baudouin, autant de hauts que de bas, de clairs que d’obscurs, autant de baroque que de haute pop, il y a des circonvolutions vertigineuses dans leurs précieuses chansons, une force tempétueuse dans une voix de forte tête, des expérimentations que n’occultent jamais des mélodies brillantes et superglues, un décorum de théâtre moderniste, aussi grandiose qu’intimiste. April Was a Passenger cite, parmi ses influences morales ou musicales, Ricky Nelson ou Queen, Etta James ou Nick Cave, Björk ou Blondie : le mélange détonne. Et en beauté.
Photo : Samuel Kaperski
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