Un plein soleil avec Fair Ohs, des sensations fortes avec Sissy & the Blisters, des spectres magnifiques avec Ela Orleans, de l’acidulé avec Birkii, de la beauté pure avec Gem Club : cinq groupes à suivre.
FAIR OHS
On est, certes, très à la bourre : l’excellent et très bien nommé album des Londoniens Fair Ohs, Everything is Dancing, est sorti déjà il y a un bout d’été. Il n’est pourtant jamais trop tard pour se coller un soleil dans le cœur et celui des Anglais, passés dans leur courte histoire d’un punk brutal à une musique plus arc-en-ciel (« Like Paul Simon, but, you know, punk » blaguent-ils à propos d’eux-mêmes), irradie pas mal de petits bonheurs : pop, peignées et innocentes ou plus alambiquées, psychédéliques et braillardes, allant chercher leurs petits sortilèges rythmiques du côté de l’africapop au sens très large comme celles de leurs évidents cousins Vampire Weekend, leurs chansons ne révolutionneront pas le monde. Mais elles le rendront simplement un peu plus joyeux : c’est déjà beaucoup.
Site officiel
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http://www.youtube.com/watch?v=-ovSxd31lyk
http://www.youtube.com/watch?v=DZbAGGmmGPY
http://www.youtube.com/watch?v=moEgiN6uLnQ
ELA ORLEANS
Un précédent album de la Polonaise d’origine installée à New York, dans les méandres underground de laquelle elle creuse depuis quelques années ses « films pour les oreilles », s’intitule Lost, sorti en 2009 par La Station Radar. Il s’est effectivement fallu de peu pour qu’on perde à jamais la trace d’Ela Orleans mais la lumière noire projetée ces derniers mois sur le gominé et phénoménal Dirty Beaches a fini par rejaillir sur elle, à l’occasion d’un passionnant split-album intitulé Double feature et publié par La Station Radar/Atelier Ciseaux. En contraste saisissant avec les apocalypses rock et les plongées abyssales du Montréalais, dont elles semblent être des Némésis épiphaniques, les six nouvelles chansons de la demoiselle sont d’étranges et vaporeuses divagations soniques et cinétimaques, envoûtantes par leurs clairs-obscurs, obsédantes dans leurs dédales et, surtout, d’une beauté trouble à mettre à terre. Lost mais found : on ne quittera désormais plus Ela Orleans d’une semaine et on attend avec impatience un album à venir sous peu, intitulé Mars is Heaven et dont on reparlera forcément plus longuement.
Site d’Atelier Ciseaux / Site de La Station Radar
ELA ORLEANS/ DIRTY BEACHES split 12″ double feature by atelier ciseaux
SISSY & THE BLISTERS
Ca a un nom un peu ridicule, ça joue très fort et c’est habité d’une jolie rage, c’est carré et c’est garage, c’est d’un grand classicisme mais d’une efficacité diabolique, c’est un pur produit, fabriqué avec le soin maniaque de l’artisan appliqué, de l’éternelle culture rock britannique vintage. Et vu l’intérêt assez logique que leur portent les médias et l’industrie du cru, ce sera sans doute bientôt énorme en Angleterre : c’est Sissy & the Blisters, sorte de néo-Editors ou de Doors 2.0 qui plonge la grisaille du Sud de l’Angleterre où ils sont basés dans un ouragan de guitares tournoyantes, gros refrains gargantuesques, voix branlantes et orgues psychédéliques, groupe exalté et grandiloquent dont les tubes vont probablement enflammer quelques foules dans les prochains mois.
Site officiel
http://www.youtube.com/watch?v=dQHT8XFaWEM
Sissy & The Blisters – Things May Change by Authority Communications
GOT NO HOME by SissyAndTheBlisters
Hey Betty by SissyAndTheBlisters
Sissy And The Blisters – « Mystics » by PureFestival
GEM CLUB
Le calme après la tornade, la simplicité après l’alambiqué, le minimalisme après la théâtralité, la beauté des dénudés après le rush volcanique. Si le rouleau compresseur de Sissy & the Blisters vous a épuisé les sens, on conseille, hautement, de les faire atterrir dans la ouate avec les chansons sobres et belles des Américains Gem Club. Avec un prometteur nouvel album à venir dans les prochaines semaines, le groupe parfaitement nommé de Christopher Barnes et Kristen Drymala offre quelques morceaux magnifiques qui touchent à l’âme comme celles de Bon Iver ou qui frisent l’échine comme celles, présentées la semaine dernière, d’Oupa, des balades crépusculaires dont les pianos suspendus et les arrangements spectraux constituent la bande-son idéale pour la rentrée mélancolique dans l’automne.
Site officiel
Twins et Breakers à télécharger sur Pitchfork.
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BIRKII
On s’est beaucoup excités sur le nouveau single de Chairlift, on attend le retour du groupe de Caroline Polachek avec impatience mais on pourra, en attendant et sans y perdre, aller s’attiser les espoirs sur les morceaux pétulants, sexy et 80s de la Parisienne Birkii en général, et sur l’imparable single Shade of Doubt en particulier. Malin et acidulé, coloré et mélancolique, pétillant comme un Frizzy Pazzy. Si bon qu’il pourrait, facilement, être l’œuvre de nos Américains chéris, si bon, également et surtout, que Kitsuné l’a choisi pour égayer un peu plus encore sa récente compilation parisienne : signe que l’avenir est d’ores et déjà assez brillant pour la demoiselle.
Fiche inRocKs lab
http://www.youtube.com/watch?v=jVbf6ypEYBQ
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