Les déjà très grands Team Ghost, en concert samedi à Paris, la furie Death Grips, le beau punk de Cold Showers, la pop et merveilles de One Year From Home et la découverte YAA : cinq groupes à suivre.
TEAM GHOST
De Brighton à Liverpool, de Manchester à Londres, dans les dédales sombres comme dans les explosions lumineuses de sa musique obsédante, on a suivi Team Ghost, ainsi que les excellents camarades Anoraak, une semaine en Angleterre dans le cadre du Oui Love Tour. Chaque soir, un concert. Chaque soir, et un peu plus chaque soir avec des nuances de plus en plus fines, avec des contrastes de plus en plus marqués, avec des acouphènes de plus en plus heureux, s’est inscrit en lettres capitales au frontispice des espoirs fous une claire évidence : Team Ghost est déjà immense, et prêt à toutes les conquêtes. Puissants comme le big bang mais sensibles comme l’atome, dans les coups de fouets comme dans les éruptions magmatiques, dans les finesses électroniques et dans les mots pâles, avec les anges ou les fantômes, rageur et uppercutteur, l’ex-M83 Nicolas Fromageau, Benoît de Villeneuve, Pierre Blanc, Félix Delacroix et Christophe Guérin ne shoegazent pas, ils stargazent, les pieds dans les abysses mais les esprits dans la Voie Lactée. Un album est attendu de pied ferme, mais le groupe passe au complet par la Flèche d’Or parisienne le 4 juin : la terre va trembler et les âmes vont voyager.
MySpace
En concert le 4 juin à la Flèche d’Or, Paris (avec Kakkamaddafakka, Elektrisk Gonner et Wye Oak)
DEATH GRIPS
On a vu, un matin de la semaine dernière, notre collègue mais néanmoins camarade Stéphane Deschamps arriver à la rédaction les traits tirés, des valises sombres sous les yeux, visiblement épuisé –mais, surtout, visiblement très très heureux. Il avait découvert la mixtape de Death Grips : on l’en remercie ici. Death Grips ? On ne sait pas trop ce que c’est, on sait juste que ça rend dingue. Que se planque sans doute derrière ce projet de rap cinglé, à faire passer Odd Future pour des enfants de chœur, un ex-Hella, le furieux extrémiste sonique Zach Hill. Que le garçon a bossé quelques mois, avec des camarades rappeurs encore non nommés mais venant également de sa ville de Sacramento, sur la Exmilitary Mixtape mise en téléchargement sur son site : violent et drôle, mais surtout violent, cette « chose » l’un des trucs les plus ahurissants et redresse-poils que l’on ait entendu depuis longtemps.
Site officiel
Mixtape à télécharger à cette adresse
COLD SHOWERS
On ne délaisse pas les territoires dangereux des ecchymoses et de l’inconnu excitant avec Cold Showers. Qui, comme son nom l’indique peu, est une petite pluie de feu. Qui est signé sur Mexican Summer, également maison des formidoubles No Joy, Ariel Pink, Best Coast, Puro Instinct, The Tallest Man On Earth, on en passe et de tout aussi bons, premier bon signe. Deuxième excellent augure : le premier 45t du groupe de Los Angeles, seule chose à se mettre sous la dent pour l’instant, annonce beaucoup de grands moments fous. Comme des pogos cinglés et des nuits sans sommeil, des marées de sons noirs ou des tsunamis de punk mélodique, des petits tubes bien sanglants, comme le clip, très gore et très rigolo, de I Don’t Mind, à voir ci-dessous.
Face-B du single à écouter sur le site du label.
ONE YEAR FROM HOME
Le Danemark, nouvelle terre promise de la pop qui file la banane ? Après les merveilleux Treefight For Sunlight, avant peut-être les excellents 4 Guys From The Future, accueillons One Year From Home, les bras ouverts et la joie déjà prête à tous les débords. One Year From Home, soit une troupe ont songwriting fin et agile, soit quelques morceaux de pop enfumée, joliment troussés, arrangés avec classe, parfois pas très loin des circonvolutions du Beta Band des premiers maxis. Soit des chansons qui donnent déjà envie d’abandonner la ville pour aller se jeter dans n’importe quel océan, même s’il est danois, même s’il est froid : il y fera de toute façon doux.
YAA
Oh le joli moi de juin. Nouvelle sélection pour l’inRocKs lab, et déjà une très belle trouvaille : YAA, en lettres capitales et apparemment pour Yelling Atlanta Animals, des Toulousains au rock racé comme une Lotus, mélodique et tordu dans un même élan élégant, qui caressent de jolies formes pop en même temps qu’ils se risquent à d’impressionnantes glissades, qui savent à coups de rythmiques atomiques ou de petits accès électro quitter la terre trop ferme pour aller planer un peu plus haut au-dessus de la vulgate internationale à guitares. On pense, notamment, à des petits cousins sudistes de Foals : on en pense donc beaucoup de bien.
Fiche inRocKs lab
<a href="http://weareyaa.bandcamp.com/album/terror-waves-ep">Terror Waves EP by YAA (Yelling Atlanta Animals)</a>