Du très beau avec Zoo Kid, du très fort avec Tyler, the Creator, du très drôle avec The Lovely Eggs, du très très avec Martin Creed, du très sombre avec Tasseomancy : sur ces cinq groupes à suivre, certains ont déjà la gloire à portée de main.
ZOO KID
« Gingers have souls » braillait le zigoto américain. Il reste encore apparemment une âme à l’Angleterre éternelle. Elle pourrait s’appeler Zoo Kid, elle pourrait être rousse comme la carotte, elle pourrait avoir 16 ans à peine, une gueule d’ange déchu déjà brisé par la vie, une voix passionnante et changeante, elle pourrait écrire des morceaux régulièrement bouleversants où des textes au cordeau se posent avec grâce sur des arpèges minimaux ou un proto-psychobilly, elle pourrait créer un trou dans l’espace temps entre le Manchester de 1986 et des Smiths et la Grande-Bretagne ecstasiée de Mike Skinner. Et allez savoir : cette âme pourrait être une des plus bouleversante découverte de l’année. Ceux qui l’ont récemment vu sur scène, apparemment, confirment.
Bandcamp
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http://www.youtube.com/watch?v=-NuME7DFi9o
http://www.youtube.com/watch?v=fnVRxgLeuFI
http://www.youtube.com/watch?v=MDT4r8sQiqU
http://www.youtube.com/watch?v=YpYLMc9szsI
THE LOVELY EGGS
Mon voisin de bureau, un certain Stéphane D., porte depuis quelques jours une drôle de banane sur le visage. Il a découvert, par le biais de leurs clips mabouls, les deux Anglais de Lancaster The Lovely Eggs, dont le deuxième album arrive bientôt. Il a garanti, publiquement, que vous seriez mort de rire ou remboursé. On n’ira pas jusque là, sait-on jamais, mais la banane étant contagieuse, on vous conseille fortement de vous pencher sur le cas, quasi-psychopathologique, des très vicieux Holly et David. Quelque part entre les Suédois excités de Love is All et les Ecossais de belle mémoire Bis, la paire a trouvé une formule géniale et hilarante, enchaîne les chansons superglue et branlantes, patauge gaiment dans une pop acidulée mais un peu crasse, pleine de refrains magnifiques ou de tranchants très rouillés, de petites voix sensuelles et de coups de poignard dans le dos.
MySpace
http://www.youtube.com/watch?v=2uuMy2ZN7A8
http://www.youtube.com/watch?v=UrvPKjE1dNE
http://www.youtube.com/watch?v=MDM-kCQkarw
TYLER, THE CREATOR
Collectif informe et fou de Los Angeles dont on a déjà parlé ici mais sur lequel on reviendra forcément beaucoup plus largement, Odd Future est en train de tracer de nouvelles frontières au rap U.S. L’un de ses membres, son patron pour être exact, Tyler, the Creator, risque de jeter assez vite une lumière forte sur cette passionnante troupe. Le clip sublime du récent single Yonkers a justement fait le tour du monde, on connaît déjà quelques précédents morceaux dont l’incroyable flow lent ne dissimule jamais une impressionnante rage et dont la production n’hésite jamais à aller voir ailleurs si le futur du rap n’y est pas : Tyler, the Creator est peut-être, l’avenir et l’album Goblins à venir nous le diront, un génie en devenir.
Site du collectif
http://www.youtube.com/watch?v=XSbZidsgMfw
http://www.youtube.com/watch?v=fk68dCUQjzE
http://www.youtube.com/watch?v=W_yjHfAyh80
http://www.youtube.com/watch?v=SiiqqBw47HU
http://www.youtube.com/watch?v=YSjzdTBOWFc
TASSEOMANCY
Ils s’appelaient, autrefois, Ghost Bees. Ils s’appellent, désormais, Tasseomancy, nom un peu flippant qui fait plus penser à des massacres sataniques en caves qu’à un doux déjeuner sur l’herbe. C’est pourtant aux deux, très précisément, que les Canadiens nous invitent, le regard un peu inquiétant : accompagnés par Timbre Timber et avec un album à venir, ces cousins d’Espers font du folk comme d’autres chantent pour enterrer leurs morts, vont piocher dans les tripes du British folk ses reflets moyenâgeux, enlacent leurs chansons au psychédélisme enivrant et à la noble production dans des ronces au poison lent. C’est sombre mais c’est beau, et les sessions consacrées au groupe par la Blogothèque sont splendides : des cœurs vont fondre.
MySpace
http://www.youtube.com/watch?v=BFdxY4Vfwjo
http://www.youtube.com/watch?v=eR6w7001n8I
MARTIN CREED
Martin Creed pourrait ne rien avoir à foutre là : le Glasvégien est avant tout plasticien. Enfin avant tout, on ne sait pas : le bonhomme, qui a quand même reçu en 2001 un Turner Prize, a récemment écrit un morceau si enthousiasmant qu’on en cherche encore nos bras, tombés dès la première écoute. Martin Creed est avant tout plasticien mais il s’entoure parfois d’un groupe, joue régulièrement sur scène, souvent dans ses propres expositions, et on a très très très hâte de savoir si, sur la longueur, il est capable de rééditer l’exploit de ce Thinking / Not Thinking, chanson toute con mais chanson toute brillante.
Site officiel
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