Cinq groupes à suivre (121)

THE LAURELS
Voila quarante ans déjà que sortait la mythique Nuggets, compilation des pépites oubliées des années 60 orchestrée par Lenny Kaye. Afin de lui rendre hommage, Warner Music Australia a décidé de sortir, conjointement à une réédition, deux nouvelles compilations. La première regroupe la fine  fleur de la scène garage australienne entre 1965 et 1967, les Easybeats et les Master’s Apprentices en tête. La deuxième est un album de reprises de la Nuggets originale par des groupes actuels des antipodes. Parmi eux,  The Laurels revisitent le monument You’re Gonna Miss Me des 13th Floor Elevators. Le groupe originaire de Sydney avait déjà marqué les esprits avec Mesozoic, un premier ep à la puissance sonique phénoménale sorti l’année dernière. Leur premier album a mis les choses au point : il faudra compter sur eux à l’avenir. Naviguant entre shoegaze dévastateur et psyché fantasmagorique, les Laurels emportent tout sur leur passage tel un raz de marée (Tidal Wave, incroyable ouverture du LP). Crochet du droit, uppercut du gauche. Nous voilà à terre, abasourdi, les étoiles tournoyant au dessus de notre tête. Et on compte bien y rester encore un moment à contempler le cosmos.
Guilhem Denis
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WARM SODA
Si le ciel ne nous tombe pas sur la tête d’ici là, il y a de fortes chances que le trio californien Warm Soda fasse parler de lui dès la nouvelle année fêtée et les verres de champagne cuvés. Formé en mai dernier – quelques mois après le douloureux split de Bare Wires au festival South By Southwest – le nouveau groupe de Matthew Melton unit garage rock, power pop et glam de manière remarquable. Seuls deux morceaux ont pour l’instant été dévoilés mais on remarque déjà que Melton n’a rien perdu de la simplicité et de la cohérence de son songwriting. On atteint le nirvana avec la furie pétaradante Reaction, hymne glam qui doit faire danser Marc Bolan dans sa tombe. Remonté comme jamais, le trio d’Oakland sait aussi cogner comme il le prouve avec la garage-punk Spellbound, expédiée en deux courtes minutes. Accompagné de Sam Lefebvre et de Frank Ene, le moustachu du Tennessee prépare un premier album intitulé Someone For You, programmé pour janvier 2013. En attendant sa sortie, on se déchainera sur leur reprise de  I’m Waiting For The Man, énergique hommage au Velvet Underground de Lou Reed.
Brice Laemle
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TRIPTIDES
Rangez vos médicaments dans le placard, le meilleur remède à la froideur de l’hiver qui se prépare s’appelle Triptides. Le groupe vient de Bloomington, petite ville dans le sud de l’Indiana située loin de la mer et où les températures passent sous le zéro au mois de novembre. Pourtant il semble tout le temps faire beau dans la tête de Josh Menashe, Glenn Brigman et Josh Morrow. Leur marque de fabrique : de dépaysantes surf-songs aux mélodies accrocheuses parlant de plage et de soleil (Going Under ou Psychic Summer). Sur leur tout récent nouvel album, Sun Pavilion, les Triptides osent également de nouvelles excursions et se laissent tenter par des sonorités garage pop doucement psychédéliques (Shark Attack). A garder bien au chaud auprès de soi pour survivre jusqu’à l’été prochain.
Guilhem Denis
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ACID BABY JESUS
Malgré de drastiques réformes de rigueur, la Grèce continue de creuser son déficit. Mauvais élève, endetté, délaissé, le pays est plus que jamais enfoncé dans la crise. L’argent n’est plus là et la révolte gronde. Quel meilleur moment pour crier toute sa rage au monde entier ? Complètement timbrés, les Acid Baby Jesus mènent la fronde avec leur garage punk acide aux accents psychés. Les quatre Athéniens sont la preuve vivante que la république hellénique est plus que jamais capable de création artistique. La preuve : le sublime single barré Tyrannosaurus Rex qui raconte la triste histoire d’une fille aux petites mains de dinosaures. Ou encore Homo Sapiens, porté par une basse infernale, qui sonne comme un chant funèbre, un hymne à la cacophonie où prédominent des cris bestiaux. Leur premier album, sorti en 2010 sur l’excellent label Slovenly Records, vient d’être suivi par un nouvel ep, Hospitals où prédomine le terriblement lascif It’s On Me. Ce n’est peut-être pas la solution miracle à une nation en crise, mais on est persuadé qu’Acid Baby Jesus doit tout de même faire un bien fou à la population.
Guilhem Denis
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SUPERPOZE
Il est né dans les années 90, a passé son adolescence au conservatoire et entame actuellement des études d’histoire. L’été dernier, seul sur scène avec son MPC (Music Production Center), il a remplacé Hot Chip au pied levé pour le festival Beauregard, avant d’enchaîner avec Paris Plage, les Francofolies et Astropolis. Avec un album et déjà plusieurs EP au compteur, Superpoze impressionne par sa maturité et nous file un sacré coup de vieux. Adoubées par M83 et Vitalic (dont il a fait les premières parties), les ritournelles électronica trip hop du jeune caennais s’avèrent d’une richesse déstabilisante. Un test de paternité pourrait d’ailleurs dévoiler des liens ténus avec Four Tet et Bibio. Comme à son habitude Gabriel Legeleux a composé et enregistré son nouvel EP From The Cold seul dans sa chambre. Qu’on ne se fasse pas de mouron pour lui, le garçon sait s’entourer. En compagnie d’Adrien des Concrete Knives, il a fondé son propre label Combien Mile Records et fait appel à ses amis pour les chœurs des redoutables Monsta Mash et Transylvania. Ses morceaux abstract hip-hop – inspirés par les artistes des labels Warp et Ninja Tune – sont enfin disponibles en téléchargement. Le Caennais s’avère généreux puisqu’il offre gracieusement son précédent EP The Iceland Sound. Superpoze secouera Morlaix le 24 novembre avant de s’attaquer aux Transmusicales de Rennes le 8 décembre. Caen n’a pas fini de nous faire danser.
Brice Laemle
Profil inRocKs lab

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