Le spleen envoutant de la Néo-Zélandaise Tamaryn, le post-punk teuton d’Unhappybirthday, la garage belge de Thee Marvin Gays, le rock oh so british de Childhood et l’électro de Julien Villa : bon voyage avec les cinq groupes à suivre.
TAMARYN
Fermez les rideaux et éteignez les lumières. Déconnectez ordinateur, téléphone ou toute autre technologie en contact avec le monde extérieur. Il ne vous reste plus qu’à vous allonger sur votre lit et vous serez dans les conditions idéales pour laisser infiltrer dans l’ombre totale le monde vaporeux de Tamaryn. La Néo-Zélandaise, basée aux Etats-Unis aux côtés de Rex John Shelverton, porte le spleen en étendard et vous y transporte de sa voix planante. Entre dream pop et shoegaze, on vogue entre le Mazzy Star de la merveilleuse Hope Sandoval, My Bloody Valentine ou les Cocteau Twins. On retrouve ici les mêmes compositions éthérées, les mêmes guitares fuyantes. La même envie aussi, de se laisser bercer, se laisser guider sans résistance aucune. Et d’écouter inlassablement les magnifiques I’m Gone ou Dawning, recroquevillé sur soi au milieu de son appartement.
Guilhem Denis
Site Officiel
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UNHAPPYBIRTHDAY
Les 3 garçons d’Unhappybirthday ont grandi à Wismar, petite cité septentrionale allemande où a été tourné en 1979 Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog. On y voit Adjani s’amouracher de Klaus Kinski – effrayant Dracula – qui souhaite détruire la ville en y important la peste grâce à des rats planqués dans des cercueils. Daniel Ja, Tommi Schreck et André Buh ont préféré choisir le titre d’une chanson des Smiths dans lequel ‘Moz’ lance avec amertume : And then I shot myself. So drink, drink, drink. And be ill tonight. Ambiance. Qu’on se rassure : pas de haine excessive, ni de machiavélisme diabolique chez eux. Leur premier album Sirup – publié en septembre dernier chez Crash Symbol – rappelle plutôt la Neue Deustche Welle de D.A.F. et de Fehlfarben. Ainsi le trio teuton marie sons lo-fi, post-punk et coldwave avec maestria. Pas besoin de comprendre la langue de Goethe pour être chamboulé par leurs chansons simultanément tenaces et profondes. Molly rappelle les envolées shoegaze de My Bloody Valentine, tandis que la mélodie contagieuse portée par Lotion est cousine de celles dispensées par les espoirs Russes Motorama. Le 7 décembre Unhappybirthday sera à l’International à Paris avant de remuer l’Espace B le 5 février 2013. Il sera alors difficile de résister à l’appel des morceaux Anorak et Pyramiden, remuantes mélopées dont les fans de Grauzone se réjouiront éternellement.
Brice Laemle
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THEE MARVIN GAYS
Ne cherchez aucun lien avec la légendaire icone soul, il n’y en a pas. Les Thee Marvin Gays font dans le garage brut, sale et impertinent, à mi chemin entre la folie psychédélique des Oh Sees et l’énergie jouissive flower punk des Black Lips. La recette est classique mais jouée avec une telle simplicité qu’elle en est désarmante. Il n’y a aucune envie ici de signer sur une grosse major, de faire le tour des stades et des plus grosses scènes du monde. La musique des Marvin Gays est faîte pour être jouée au plus près du public, dans de petites salles sombres et crasseuses à la forte odeur de bière à bas prix et de sueur. Le quatuor originaire de Tournai en Belgique – et non de San Francisco, on pourrait s’y méprendre -, signé sur le label nantais Kizmiaz Records, ne se pose pas de question et joue tambour battant avec une générosité folle. On en redemande.
Guilhem Denis
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http://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/v=2/album=891538695/size=venti/bgcol=FFFFFF/linkcol=4285BB/
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CHILDHOOD
Ils sont quatre, viennent de Londres et ont des bouilles à faire tourner la tête de toutes les filles. Comme leurs potes de Palma Violets, dont ils ont assuré les premières parties en Angleterre, les gamins de Childhood sont tombés dans la marmite du rock quand ils étaient petits. Mais contrairement à leurs collègues défroqués, le leur penche du côté contemplatif de la chose plutôt que de son côté bordélique. Rêvé dans la capitale anglaise, les quelques morceaux qui trainent ça et là démarre la machine à remonter le temps comme jamais : ados, on se voit flirtant dans le square à côté du lycée, main dans la main avec un jeune homme dont on a depuis (bien heureusement) oublié le prénom. Nostalgique à souhait.
Ondine Benetier
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http://www.youtube.com/watch?v=6qJk85Ey4Qs
JULIEN VILLA
Julien Villa élabore une électro incarnée et fouillée. On ne s’étonnerait pas si le bordelais s’acoquinait d’ici quelque mois avec les parisiens de Le Vasco. On retrouve cette même envie de concevoir des sons auxquels seuls une poignée d’artistes audacieux – issus des labels Ninja Tune et Warp Records – ont eu le courage d’aller se frotter. L’éclectisme musical dont fait preuve Julien Villa est jouissif. On s’enfonce avec précaution dans la pesante Ido avant de se laisser emporter par d’intrépides saillies dubstep. Chords & Calls débute elle aussi progressivement et termine balayée par des remous anxiogènes nous remémorant l’ingénieux Console (The Notwist). Balron, habile grand-écart entre Parov Stelar et Trent Reznor, retourne le ciboulot avec véhémence et prépare à la belle gifle Orion. Neuf minutes d’électro stellaire qui vous projette sur une galaxie lointaine en un clin d’œil. Julien Villa – qui s’apprête à sortir un second EP en novembre chez Sodasound – prouve une nouvelle fois que l’Hexagone peut s’enorgueillir de sa scène électronique.
Brice Laemle
Fiche inRocKs lab
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