Chaque mardi, nous vous parlons de (bons) albums à venir bientôt, extraits à l’appui. Nouvel épisode avec Miossec, Jeanne Cherhal, Fredo Viola, Avey Tare’s Slasher Flicks et MØ.
MIOSSEC ICI-BAS, ICI-MÊME
D’une (vraie) modestie qui frôle le ridicule tant l’album touche au sublime, Miossec parle à propos d’Ici-bas, Ici-même de « chansonnette ». Composé avec l’aide d’Albin de la Simone, comportant un texte écrit par Sophie Calle et Grégoire Bouillier, Ici-bas, Ici-même va beaucoup plus loin, beaucoup plus haut, beaucoup plus profond que de simples « chansonnettes » : retour à l’écriture instinctive qui avait offert le premier Boire, sobre mais d’une très ample musicalité, arrangé dans la soie et habité par des paroles à l’amertume à fleur de peau et aux résonances bouleversantes, Ici-bas, Ici-même n’est pas un grand Miossec, c’est un immense Miossec.
T.B.
Sortie le 14 avril
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http://www.youtube.com/watch?v=ZNQdTd10jX0
MØ NO MYTHOLOGIES TO FOLLOW
Certains l’auraient cru tapageur, du genre à trop vouloir en faire, au bord de glisser dans la pop de supermarché à tout instant ; mais non, le premier album de MØ est un arlequin extrêmement sucré, doux, coloré, qui jamais ne cède au gavage de masse, sachant marier finement les saveurs tubesques et les arrière-goûts plus expérimentaux. Avec son style de meuf cool, exprimant la joie et les peines avec une légèreté propre à son âge (elle a seulement 24 ans), cette Danoise se rapproche finalement davantage d’une Grimes que d’une Lily Allen, dans la mesure où la pop est ici un grand terrain de réflexion électronique, de bidouillages vocaux complexes, de spectacle ne dépassant jamais les cadres de l’expression musicale. Sur cet album, elle a bossé avec Diplo : c’est cool. Il y a peu de temps, elle a repris le Say You’ll Be There des Spice Girls : de la bombe. Plus tôt, on l’avait croisée sur scène au Festival les inRocKs : MØ a trop d’énergie, les gens hallucinaient.
M. de A.
Sortie le 10 mars
FREDO VIOLA REVOLUTIONARY SON
On a eu peur de ne devoir parler de Fredo Viola qu’au passé simple. En 2009, l’Américain nous avait tourneboulé la tête et les rêves avec The Turn, un premier album de pop chorale et expérimentale, d’une beauté unique et inégalée, accompagné de vidéos polyphoniques génialement bricolées avec un téléphone portable. Fredo Viola était un inventeur, un vrai, un rare. Depuis, on a beaucoup réécouté The Turn, mais on était sans grandes nouvelles de Fredo Viola. Séparé de sa maison de disques française, il préparait pourtant la suite, qui arrive bientôt. Deuxième album autoproduit, Revolutionary Son est aussi beau que le premier, la bande-son du paradis, chantée par un chœur d’anges déchus. En attendant le grand jour (14 avril), et les vidéos teasers du nouvel album, on se replonge dans le site interactif du grand Fredo.
S.D.
Sortie le 14 avril
Il n’y a pas encore de single en écoute, mais quelques folies ici : www.theturn.tv et là : www.revolutionaryson.com.
JEANNE CHERHAL HISTOIRE DE J.
On avait laissé Jeanne Cherhal sur la scène du Centquatre à Paris avec les chansons d’une autre : il y a deux ans, la Française y revisitait Amoureuse, l’album culte de Véronique Sanson, quatre décennies jour pour jour après sa sortie. Quinze ans après ses débuts, Jeanne Cherhal revient à son premier amour, le piano, et signe un disque à la production éblouissante. Histoire de J., réalisé par Sébastien Hoog (Barbara Carlotti, Daphné), voit l’écriture savante de la musicienne ornée d’arrangements ronds et chaleureux comme échappés des seventies. La Française y chante les aventures de J., héroïne amoureuse elle aussi. Avec des ballades amples et un sens mélodique rare en France, elle fait souffler un vent chaud californien sur la chanson d’ici. Amour réciproque.
J.S.
Sortie le 10 mars
AVEY TARE’S SLASHER FLICKS ENTER THE SLASHER HOUSE
Le supergroupe d’Avey Tare d’Animal Collective, composé de lui-même ainsi que de Angel Deradoorian (ex-Dirty Projectors) et de Jeremy Hyman (ex-Poyntail), s’est défini comme une troupe de « trois hippies ». Des hippies pas vraiment pacifiques, des babas aux drogues dures comme des lames de couteaux, que l’on évitera avant le sommeil pour éviter l’insomnie et/ou les cauchemars les plus absolus. Car dans « Tare » il y a « Taré » et, dans le thème et l’ambiance d’un film horrifique tourné au sein d’un asile pour dangereux perturbateurs pop, les morceaux d’Enter The Slasher House naviguent entre contes acides et rushes démentiels, morceaux hantés de mille bruits inquiétants, hurlements flippants et mélodies tordues comme des spectres effrayés. Il faudra sans doute 100 écoutes pour s’approprier cet furie, mais une chose est déjà certaine : ne faites pas confiance à l’excellent premier extrait Little Fang, en écoute ci-dessous, le reste de cet album est bien plus maboule encore.
T.B.
Sortie le 8 avril
http://www.youtube.com/watch?v=0VE_7o8GuPk
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