Ce siècle avait deux ans’ Manchester, été 89, la révolution Ecstasy. Les guitares ne sont plus bonnes qu’à faire wah-wah et les basses à tournicoter sans fin ni âme. Les citoyens bien disposés prennent le pli. Les autres, le despote Morrissey à leur tête, passent à la guillotine. C’est l’heure de la grande purge. Manchester, […]
Ce siècle avait deux ans’ Manchester, été 89, la révolution Ecstasy. Les guitares ne sont plus bonnes qu’à faire wah-wah et les basses à tournicoter sans fin ni âme. Les citoyens bien disposés prennent le pli. Les autres, le despote Morrissey à leur tête, passent à la guillotine. C’est l’heure de la grande purge. Manchester, été 91. La Terreur se relâche : Northside et les Wendys, tous deux issus de la génération 89, peuvent enfin publier leur manifeste respectif, soit les premiers albums post-révolutionnaires à la gloire des guitares. Les plus radicaux sont sans doute les Wendys (pourtant écossais) qui, sur Half blind et Something’s wrong somewhere, renient le beat instauré. Là, ce sont les guitares qui font la loi. La voix, fière comme un coq, navigue à vue, au-dessus. C’est clair, le cœur penche ici du côté d’un New Order tout en harmonies, pas du côté des rythmes langoureux d’Happy Mondays. Chez Northside, les syncopes restent au goût du jour. On les souligne même de quelques percussions bien senties, histoire de prouver qu’on est bien là pour swinguer. Take 5, le nouveau single, et A change is on its way ont bien des airs de slogans pour méga concerts (Northside a grandi dans les stades rock, du G-Mex à Wembley), mais les guitares n’en pâtissent jamais. Au contraire, on les torture sur l’incroyable Yeah man, comme pour exorciser le souvenir de deux années de vaches maigres. Manifestement, les garçonnets (80 ans à eux quatre) ont eu le temps de bien préparer leur affaire, calculant soigneusement chaque arrangement, chaque effet de style. Et ce Chicken rhythms ne correspond en rien à l’album pataud et prépubère que nous étions en droit de redouter.
Mais les Wendys font mieux encore. Moins surveillés que Northside par les paparazzi londoniens, Jonathan Renton et les siens profitent de l’effet de surprise. Moins dansants, ils compensent par un son plus touffu dont l’atout majeur est la voix, hargneuse et vindicative, après toutes ces années de chant sans relief et de non-paroles. Du coup, leur Goddledygook. plus abouti, leur donne un avantage d’une tête (bien pleine) sur Northside.
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