Troisième album, totalement solo, du Black Bouddha malien. Critique et écoute.
Dès les premières mesures de son troisième album (un orgue charnu, naturel pour un disciple de Jimmy Smith), on constate que Cheick Tidiane Seck, roi des claviers d’Afrique de l’Ouest, opère un retour en solo absolu, assumant avec bonheur guitares ou percussions, s’essayant même au chant.
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En plus du florilège coutumier de jazz, tradition mandingue et funk polyrythmique, on comprend que le musicien malien a conçu ce bien nommé Guerrier comme un manifeste militant : musique éthique et non ethnique, où il évoque Stéphane Hessel (et quelques mafias politiques aussi) dans un bouquet d’idiomes (français, anglais, bambara) qui claquent comme autant de talking-blues revendicatifs.
La révolution se fait ici en dansant (comme en témoigne un salut à Miriam Makeba), mais elle meurtrit aussi, à l’instar d’un hommage du musicien à sa fille décédée, dans lequel le chant déchiré s’appuie sur un seul piano. Bouleversant.
Christian Larrède
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