Après le rêve américain plutôt roots d’Osez Joséphine, Chatterton marque un retour à des sonorités plus actuelles et variées. Bashung a rassemblé un casting aussi prestigieux qu’éclaté. Une demi-douzaine de guitaristes sont ainsi mis à contribution, dont le légendaire Link Wray et l’avant-gardiste Marc Ribot. Mais c’est Michael Brook et son style atmosphérique, flottant dans […]
Après le rêve américain plutôt roots d’Osez Joséphine, Chatterton marque un retour à des sonorités plus actuelles et variées. Bashung a rassemblé un casting aussi prestigieux qu’éclaté. Une demi-douzaine de guitaristes sont ainsi mis à contribution, dont le légendaire Link Wray et l’avant-gardiste Marc Ribot. Mais c’est Michael Brook et son style atmosphérique, flottant dans la lignée de Brian Eno et de Jon Hassell, qui donnent sa couleur au disque. Si les deux titres les plus immédiatement séduisants, J passe pour une caravane et A Ostende, apparaissent comme des volutes acoustiques de l’album précédent, le reste de Chatterton foule de nouvelles terres ? plutôt froides. Les charmes sont ici plus harmoniques que mélodiques, la finesse des arrangements permettant d’oublier un certain statisme des compositions.
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Album aventureux, Chatterton a quand même son tube tous publics : Ma petite entreprise, curieux hymne aux PME filant la métaphore sexuelle. Décliné en film et même en pub pour une bagnole, ce morceau, somme toute anecdotique, a le mérite d’apporter un peu de légèreté dans un disque plutôt sombre : l’auteur de Gaby montre qu’il peut encore s’amuser, et même s’essayer à une scansion ragga Si Chatterton est à classer indéniablement dans les « hauts » de Bashung, il lui manque l’homogénéité de ses plus grands disques, Play Blessures ou Fantaisie militaire. C’est un disque de transition, de mue, qui voit le chanteur abandonner (définitivement ?) sa défroque de rocker plus ou moins new-wave pour découvrir la liberté dans ce qu’elle a de plus enivrant.
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