Leur précédent album, Fragments of Freedom, avait mordu la ligne jaune, avec danger irrémédiable de glissade vers le middle of the road, ce nouveau Charango renoue quant à lui avec la ligne de conduite originelle de Morcheeba telle que l’avait tracé Who Can You Trust et l’éblouissant Big Calm. Soit un précipité de soul et […]
Leur précédent album, Fragments of Freedom, avait mordu la ligne jaune, avec danger irrémédiable de glissade vers le middle of the road, ce nouveau Charango renoue quant à lui avec la ligne de conduite originelle de Morcheeba telle que l’avait tracé Who Can You Trust et l’éblouissant Big Calm. Soit un précipité de soul et de folk fondus enchaînés l’un à l’autre, agrémenté d’un nombre impressionnant d’idées de production piochées autant dans les musiques de films (avec une préférence pour l’axe John Barry/Quincy Jones) que dans le hip-hop ou dans la crème (solaire) du soft-rock des Mama s & Papa s, 5th Dimension et consorts.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
A la différence de tous ceux qui, abreuvés aux mêmes sources (de Saint Etienne à Hooverphonic), ont fini gavés d’une érudition dont ils ne parviennent jamais à décanter des parfums originaux, Morcheeba possède déjà une vertu précieuse : avoir su se forger un style. Ainsi, à la seconde où le beat invariablement rond, indolent et profond pénètre dans le champ et que le chant de Skye entame ses mouvements d’étirements langoureux (Slow down), on sait qu’on est chez eux, confortablement installés, ce qui promet suffisamment de plaisirs m lleux, d’évasions immobiles à travers au moins trente années d’ivresse musicale, et des surprises toujours de bon goût pour ne pas se refuser. Morcheeba, en témoignent des titres comme Sao Paulo ou Way beyond, c’est de la thalasso pour les tympans, du contentement pour chacun des sens, une véritable gastronomie auditive sans excès ni vulgarité. C’est le genre de musique que vomissent les fans de Korn et c’est déjà une bonne raison de l’aimer, de se laisser bercer au creux de ses plis douillets, de croire avec elle que l’existence n’est qu’un éternel ballet de couchers de soleil et de clairs de lune. Attention : une exposition prolongée à cette musique peut toutefois raffariner les neurones.
{"type":"Banniere-Basse"}