L’intérêt manifeste porté aux chants polyphoniques ces dernières années peut trouver de nombreuses explications : recherche d’une musicalité nue, enfin débarrassée de son habillage instrumental, source de bien des vanités, rencontre avec une forme d’expression sincèrement tournée vers la spiritualité, sentiment d’approcher une communauté à travers ce qu’elle a de plus noble et de plus […]
L’intérêt manifeste porté aux chants polyphoniques ces dernières années peut trouver de nombreuses explications : recherche d’une musicalité nue, enfin débarrassée de son habillage instrumental, source de bien des vanités, rencontre avec une forme d’expression sincèrement tournée vers la spiritualité, sentiment d’approcher une communauté à travers ce qu’elle a de plus noble et de plus authentique. La beauté de ces chants demeure toutefois l’élément qui aujourd’hui, en réconciliant public profane et averti, peut en garantir le succès. Qu’elles viennent de Corse, de Polynésie ou du Maroc, il faut une sérieuse dose d’insensibilité pour ne pas être remué par la houle de ces voix qui, selon un troublant effet de mimétisme, semblent vouloir épouser les caractéristiques du paysage dont elles sont issues. Si nous sommes conviés à découvrir à l’écoute de l’Ensemble Tirana l’histoire rude et mouvementée d’un peuple, les Tosks, implantés au sud de l’Albanie, nous pouvons également sonder de l’oreille l’austère découpe des horizons montagneux ou cerner l’esprit même de cette terre qui remonte par poussées grondantes et successives à travers les caverneuses voix de basse de la chorale une expérience renversante.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}