Drôle, de s’appeler comète, quand on passe avec autant de paresse le mur du son. Un fatras de guitares admirablement tissé par l’inquiétant Dave Baker, contrebandier sonique avec Mercury Rev. Mais là où tant de koalas se contentent de laisser traîner les échos et dériver les réverbérations, Comet tient ce son indolent en laisse et […]
Drôle, de s’appeler comète, quand on passe avec autant de paresse le mur du son. Un fatras de guitares admirablement tissé par l’inquiétant Dave Baker, contrebandier sonique avec Mercury Rev. Mais là où tant de koalas se contentent de laisser traîner les échos et dériver les réverbérations, Comet tient ce son indolent en laisse et s’amuse à dessiner de jolies figures avec son brouillard. Et si l’on pense bien évidemment au slowcore de Low, Bedhead ou Radar Bros cette façon de jouer du psychédélisme en image par image , on sait aussi que ces jeunes Texans ont grandi avec les Beatles. Seulement, le mange-disque familial était rouillé et Tomorrow never knows devait, chez eux, dangereusement ressembler à Sister Ray. Dans ces mains aux muscles atrophiés, une pop-song ressemble ainsi forcément à une plainte, chaque poussée d’adrénaline (Rocket flare) imposant de longues et douces minutes d’apathie (l’élégiaque Lifelines). Une dynamique ignare de toute violence, déjà recensée chez les fondamentaux Slint, autre musique de bluff où l’orage électrique partout prévisible n’éclatait pourtant jamais. A la fois chimique le groupe, c’est certain, est savant dans la façon d’accommoder les toxines de cactus et mathématique la musique de Comet sait tirer ses plans. Sur la comète.
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