Déception : il y a beaucoup plus de bas que de hauts dans le troisième album peu inspiré des pourtant malins et adorés Chairlift.
On a pour certains groupes un amour indéfectible. Avant même d’en entendre la première note, l’annonce d’un nouvel album provoque une excitation neuronale exceptionnelle, le cœur se met à battre plus vite, de fermes certitudes de bonheur s’impriment dans les humeurs. C’est le cas avec Chairlift, dont les deux premiers disques, Does You Inspire You puis Something, continuent d’animer nos fantasmes de pop sur papier à la fois glacé et toxique. Oui mais voilà, patatras : indéfectible, l’amour n’est pourtant pas toujours aveugle, ou du moins sourd. Et quand il pose sa remuante impatience sur le troisième album de Caroline Polachek et Patrick Wimberly, il lui est difficile de ne pas se sentir, d’un coup, plutôt froid.
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Moth n’est pas un mauvais album absolu. Il pourra même, après quelques écoutes incertaines, révéler quelques-uns des trésors de mélodies superglue et d’arrangements tordus dont les Américains ont, ou avaient, le secret – les bizarreries cuivrées de Polymorphing, le petit tube Romeo, les arabesques r’n’b de Ch-Ching, la belle Crying in Public, l’efficace et très dance Moth to the Flame. Mais ces quelques écoutes incertaines passées, Moth laissera traîner une impression de faiblesse, de vide, d’inspiration pâle, d’expérimentations ratées. Puis il fera ce que ne feront jamais ses deux prédécesseurs : sombrer dans l’oubli.
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