Lundi 1er juillet, le roi David est en ville pour un concert exclusif dans le temple du music hall parisien, unique étape française avant de descendre dans les arènes nîmoises le 14. Récit de notre lecteur Ludovic Chaumette.
La file d’attente est déjà énorme lorsque j’arrive sous les néons rouges de l’Olympia.
L’ambiance est bon enfant, la communication facile : une cohésion de passionnés forgée dans la nuit de vendredi en attendant l’ouverture des guichets’
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Le public, comme à chaque concert de Bowie est éclectique, fans de la première et de la dernière heure se retrouvent, échangent infos et anecdotes glanées durant la journée.
L’antique sonnerie de l’Olympia retentit : la foule se presse, le bar se vide.
Mois d’un quart d’heure plus tard, les lumières de la salle s’estompent Action
Le groupe investit la scène, je crois reconnaître de vieilles connaissances : Gail Ann Dorsey, Mike Garson’?
Dans l’obscurité rugissent les premiers accords de Stay? Frissons.
Le public électrifié reste sans voix face au déluge sonore imposé par un groupe fort de sept membres dont trois guitares s’il vous plait (il fallait au moins ça pour remplacer Reeve Gabrels’)
Le Duke rentre sur scène, pantalon noir, veston noir sur chemise blanche et néons blancs à l’arrière : on ne peut s’empécher de penser, émus, à la mythique tournée 76.
C’est une ovation qui couvre les premières paroles de Stay. David est radieux et semble en grande forme : le public est conquis.
Le son du groupe est extraordinaire. Sterling Campbell à la batterie est impressionnant de maîtrise !
Bowie, visiblement heureux d’être à Paris, joue avec le public, commente chacun des titres et comme à son habitude, rechigne sur les dates des compos’?..
Dès les premières notes de 5.15 Angels Have Gone, un des titres phare de Heathen (et l’un des préférés de son auteur), Bowie trouve ses marques, sa voix,
et devient .magique, illustrant ses chansons de gimmicks et hypnotisant la foule de visuels empruntés à son passé de mime.
Surprise ! Bowie nous offre Be My Wife, chanson jamais jouée sur scène depuis 78 (si ce n’est sur quelques dates du Sound & Vision Tour 90 dont Bercy).
La version de Ashes To Ashes est bouleversante d’authenticité? le son, toujours ce son stupéfiant !
Afraid, titre du dernier LP prend tout son ampleur live.
Bowie enfonce le clou avec Change, titre de 71 et pierre angulaire de l’univers bowien’
Viennent Fame puis Heroes, chanson culte devenue hymne universelle : atmosphère lourde de sens dans la salle
Heathen est le moment fort du concert : véritable chef d’ uvre, ce titre est porté par une émotion indescriptible mais palpable dans l’audience. Soutenu par une charpente lumineuse d’éclairages violacés, Bowie semble parler aux dieux : je le confesse, je retiens une larme ..
A peine remis de nos émotions, le Duke revient sur scène vêtu d’un spencer rouge du plus bel effet pour entamer le très consensuel (malgré le thème: La mort) Everyone Says Hi.
Le rouleau compresseur Hello Spaceboy finira par terrasser le public qui accompagnera les derniers titres Let’s Dance et I’m Afraid Of Americans dans un tonnerre d’applaudissements montant crescendo jusqu’à l’explosion finale : les premiers accords de Ziggy Stardust.
La foule comblée par ce concert parfait hurlera (fait rare ces temps ci ) pendant vingt bonnes minutes, lumières allumées, pour que Bowie revienne. En vain.
Nous sortons, envahis par le sentiment étrange que nous venons d’assister à un concert unique et intemporel.
Unique, de part l’exclusivité du moment (deux ans après l’Elysée-Montmartre, Bowie nous refait le coup du concert surprise) mais aussi et surtout de part la qualité du groupe l’accompagnant, la diversité du répertoire et de son interprétation : un Bowie très en voix, un groupe en parfaite symbiose.
Intemporel car chaque chanson retrouvait le son et l’interprétation de son époque, et donc son émotion.
Intemporel enfin parce que les chansons de Heathen, déjà troublantes sur l’album, prirent une autre dimension et que jamais plus nous ne viverons ce qui s’est passé durant le titre Heathen. Un pur moment de magie.
Comme diraient de nombreux fans ce soir-là en le rappelant : merci Monsieur Bowie.
Ludovic CHAUMETTE
Setlist
1/ Stay
2/ I ve Been Waiting
3/ Breaking Glass
4/ Cactus
5/ Slip Away
6/ China Girl
7/ 5.15 Angels Have Gone
8/ Fashion
9/ Be My Wife
10/ Ashes To Ashes
11/ Afraid
12/ Change
13/ Fame
14/ Heroes
15/ Heathen
Rappel
16/ Everyone Says HI
17/ Hello Spaceboy
18/ Let’s Dance
19/ I’m Afraid Of Americans
20/ Ziggy Stardust
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